TranslationsOctober 2, 2012 3:23 pm

 نقّل فؤادك حيث شئت من الهوى      ما الحبّ إلاّ للحبيب الأوّلِ
كمْ منزلٍ في الأرض يألفه الفتى       و حــنــــيــنــه أبــدًا لأوّل منزل

 أبو تمّام

Traduction libre:

Tu peux conquérir un coeur par jour
Mais rien ne vaut le premier amour
 
L’homme change souvent d’adresse
Mais n’adore que la maison de sa jeunesse
 
par Abou Tammam
 
Free Translation: 

At any age you can have a first base

But oldest love has always the first place

 

You can move from an address to another

You’re homesick just of the home of your mother

Abu Tammam

FictionSeptember 28, 2012 5:50 pm

"Nous sommes tous des chiens de Pavlov" est le livre le plus déprimant que j’aie jamais lu depuis des années. Dès les permières pages, l’auteur annonce son vaste programme: "La liberté n’existe pas !". Le docteur Stefan Offenmensch part d’un principe très simple: chaque effet est obligatoirement précédé par une cause. Bref, rien ne naît de rien.  Ce principe s’applique aussi bien aux éruptions volcaniques qu’aux crises de folie chez les humains. D’aucuns diraient: "Elementary, my dear Stefan". Pourtant, si l’on accepte ce principe, le concept de liberté humaine tombe à l’eau ou presque.

D’après ce chercheur allemand, la langue elle-même nous induit en erreur. On croit "choisir un métier", "élire domicile", "tracer sa voie", "prendre son destin en main" etc. En réalité notre marge de manœuvre est extrêmement réduite par rapport aux "déterminants génético-psycho-sociaux" qui constituent notre personnalité.

Parfois on reproche aux alcooliques leur éthylisme, aux joueurs compulsifs leur addiction aux casinos et aux maniaco-dépressifs leur humeur changeante. Offenmensch croit que la marge de manoeuvre des humains est très réduite. Même ceux croient changer de vie, ou même de personnalité, se bercent d’illusions.

L’auteur du livre a suivi plusieurs patients pendant de longues années. Il a, par exemple, remarqué que les ex-alcooliques ne guérissent jamais de leur addiction même s’ils passent le restant de leurs jours sans la moindre goutte d’alcool. Ainsi un patient qui a passé la moitié de sa vie à boire, avant de devenir sobre, décrit sa vie post-alcoolique:  "Je vis toujours au bord d’un trou noir ou d’un abysse. Je sais que ne retomberai jamais dans l’alcoolisme mais je souffrirai d’un manque psychologique jusqu’au dernier jour de ma vie. Je me suis comme un patient amputé de l’un de ses membres. Le fantôme du "membre manquant" me hantera toute ma vie. "

Une patiente gay originaire d’un pays arabe, a passé toute sa vie à lutter vainement contre ses penchants saphiques. Ni le mariage ni les nombreuses thérapies ni la prière n’ont réussi à effacer son orientation sexuelle.

Un autre patient du docteur Offenmensch se définit comme "sans orientation sexuelle". Bien que ses organes génitaux soient intacts et tout à fait fonctionnels, il n’est attiré ni par les femmes ni par les hommes. Malgré un mariage "forcé" et aussi une thérapie à vie, il n’a jamais supporté la vie de couple et encore moins le partage de son lit avec une autre personne, fût-elle sa douce moitié.

Quelle relation y a-t-il entre les chiens de Pavlov, qui salivent lorsqu’ils entendent le son d’une cloche annonçant un repas, et les êtres humains ? Stefan Offenmensch a une réponse plutôt convainacante: "Les humains, dès leur bas âge, sont dressés par les parents, la famille, l’école, la société etc. Notre vision du monde ne peut être jamais objective, car elle est toujours priosonnière d’une langue, d’une culture, d’une religion, d’un milieu socio-économique etc. Un Indien végétarien dès sa naissance, né dans une famille végétariene, vomira un repas contenant de la viande bien que la race humaine soit carnivore par excellence. Les escargots sont un met délicieux pour certains et quelque chose de dégoûtant pour d’autres."

Comme par hasard, le 14 septembre dernier, à l’aéroport de Hambourg, je suis tombé sur le numéro 32 du Magazine allemand GEOkompakt (1) dont le titre est " Die SUCHE nach dem ICH " (À la rehcerche du moi ). À la troisième page, l’éditorialiste allemand pose l’éternelle question: " Qui suis-je ? Plus précisément: Pourquoi suis-je ainsi et non autrement ? " La question reste ouverte…

1)  http://www.geo.de/GEO/heftreihen/geokompakt/72803.html

 

 

FictionSeptember 27, 2012 2:12 pm

À Tunis on tua un soufi qui priait. Pourquoi ? Car il prononça moult fois un mot tabou: Amour. Vingt barbus l’ont battu à mort. Un barbu cria: " Mort aux soufis !". On tua aussi un clown hilarant, car il amusait trop son public. Trois jours plus tard, on trucida un Mozart tunisois. Son piano disparut aussi. Brandissant un coran, un barbu brûla l’Institut Bourguiba. Il criait: " Ni français ni anglais ni chinois, nous voulons la charia !"

Du jamais vu: sous un niqab, on cachait du vin Mornag. Pas loin, à Hammam-Lif, tard la nuit, profitant du noir, un barbu culbutait un niqab. À Kairouan, un barbu lut la fatiha trois fois, offrit sa dot à trois niqabs, puis invita son trio à un grand lit. À Mahdia, on attaqua un hammam car Satan s’y cachait. Un imam salafi dit : " Tout musulman doit avoir un bain à la maison. Satan vit dans nos hammams. Un bon hammam ? Un hammam clos ! "

Un psy pratiquant son art à Sfax parla à la radio: " Si on n’agit pas, il n’y aura plus aucun coin sûr au pays ! ". Un imam salafi hurla alors : " Un bon musulman n’ira jamais voir un psy !". Un fou, vivant dans un hôpital à Sfax, parla aussi à la radio:

" Ici la raison dort

Ici vit la mort

Quand dans mon sanatorium

J’ai dit j’ai mal à mon pays

On m’administra du lithium ! "

 

SerendipityAugust 24, 2012 1:44 am

" … - Où vas-tu, maître ?

- Je ne sais pas, dis-je. Je ne veux que partir d’ici, ce n’est qu’ainsi que je pourrai atteindre mon but.

- Donc, tu connais ton but ?

- Oui, répondis-je, je ne te l’ai pas déjà dit ? Partir d’ici, tel est mon but…" (Franz Kafka)

FictionJuly 15, 2012 4:22 pm
Chère Virginia,
 
tu as tout à fait raison. Mon silence est assourdissant. Suis-je malade parce que je n’écris plus ou bien je n’écris plus parce que je suis malade ? Mon cas est d’autant plus suspect que ma maladie est plus imaginaire que réelle. C’est ce que dit, en tout cas, le scanner de cerveau.
 
Ici à l’hôptial Douglas de Montréal règne une paix divine. J’ai l’impression de revenir au ventre maternel. Maintenant je n’ai plus besoin d’ouvrir un dictionnaire pour comprendre le sens du mot "sérénité". Le monde extérieur n’existe pas. Ici seul le monde intérieur compte. Et ce monde interieur est tellement riche que j’aimerais y passer le restant de mes jours.
 
Mes colocataires sont des gens très intéressants et hyper-sympathiques. Par exemple, le "Professeur" Dingsoben. Il a développé une théorie étonnante. Il croit que les êtres vivants sur terre ne que sont des marionnettes dont les ficelles sont tirées par des êtres supérieurs vivants dans un univers prallèle ! Il n’exclut pas la possibilité que ces êtres supérieurs soient eux-mêmes manipulés par des "super-êtres" habitant un autre univers parallèle. Il se peut aussi que la chaîne de manipulation soit infinie. Bref, nous vivons peut-être dans un multivers où tous les marionnettistes sont eux-même des jouets entre les mains d’autres marionnetistes !
 
Il y a aussi le "réalisateur" Herzenbrecher, qui a mille et une idées pour réaliser les courts métrages le plus courts de l’histoire du cinéma. Son film le plus condensé dure trois secondes ! Son titre, plus long que le film lui-même, frappe l’imagination : Les trois premières secondes du coup de foudre. Introduction à la théorie des orages amoureux !
Alors que j’écris, une infirmière frappe à ma porte. Elle m’apporte une pillule pour dormir. Elle me dit que je dois éteindre l’ordinateur car internet va fermer à 22h00 précises. La pillule me fait déjà somnoler. L’infirmière éteint toutes les lumières de la chambre puis me dit d’une voix mélodieuse : "Bonne nuit et bon plongeon dans la dimension manquante de l’Univers !"

UncategorizedJuly 6, 2012 3:08 pm

Le 17 mai 2006, j’avais envoyé ce message à Marie-Andrée Amiot, journaliste au journal La Presse de Montréal, chargée de la rubrique Que sont-ils devenus ?:

"Bonjour,
Je suis curieux de savoir ce qu’est devenu le très jeune acteur Danny dans le film Shining de Stanley Kubrick dont le rôle principal était joué par Jack Nicholson (1980).
Merci."
 
Sa réponse n’a pas tardé:
 
Danny, du film The Shining, de Stanley Kubrick

Vous êtes nombreux à vouloir connaître le sort du petit garçon qui a tourné dans le film d’horreur The Shining, en 1980, et qui criait: "Redrum! Redrum!"

Danny Lloyd avait 6 ans quand Stanley Kubrick l’a repéré parmi 5000 enfants pour jouer le rôle de Danny Torrance, aux côtés de Jack Nicholson et Shelly Duvall.

Aujourd’hui, il enseigne la biologie aux enfants de 12 et 13 ans à Louisville, au Kentucky. Selon ses élèves, c’est le prof le plus cool de l’école. Il a 33 ans.
 
La Presse du dimanche 28 mai 2006, page ACTUEL 10
 
 

 

UncategorizedMay 6, 2012 1:34 pm
Une amie m’a écrit qu’elle irait "vivre sans connexion, sans téléphone mobile … bref sans électricité" pendant 15 jours dans les Cévennes. Je lui ai adressée une liste de 20 livres compatibles, à mon avis, avec le silence des montagnes :
 
1) Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil (roman); Haruki Murakami
2) Kafka sur le rivage (roman); Haruki Murakami
3) Chroniques de l’oiseau à ressort (roman); Haruki Murakami
4) Le Chaos et l’Harmonie (le roman de l’Univers); Trinh Xuan Thuan
5) Dictionnaire amoureux des langues; Claude Hagège
6) Plaidoyer pour le bonheur (essai); Matthieu Ricard
7) L’Infini dans la paume de la main; (Dialogue entre Matthieu Ricard et Trinh Xuan )
8) Le Moine et le Philosophe (Dialogue entre Matthieu Ricard et son père Jean-François Revel)
10) Chicago (roman); Alaa El-Aswany (Traduction : Gilles Gauthier)
11) Marilyn, dernières séances; Michel Schneider
12) Le français a changé ma vie; Alain Stanké
13) Comment peut-on être français ?; Chahdortt Djavann
14) Stupeur et tremblements; Amélie Nothomb
15) Ni d’Èeve ni d’Adam; Amélie Nothomb
16) La Rêveuse d’Ostende, Éric-Emmanuel Schmidt
17) La magie du Cosmos; Brian Greene
18) Vivre pour la raconter; Gabriel García Márquez
19) Les belles choses que porte le ciel; Dinaw Mengestu
20) Un anthropologue sur Mars; Oliver Sacks
JournalApril 20, 2012 5:48 pm

يقيمون الدّعاوي القضائيّة باسمه و هو صامت. يعنّفون و يلعنون باسمه و هو صامت. يذبحون و يجلدون و يرجمون باسمه و هو صامت. يقبرون النّساء في غياهب الشّادور و البرقع و النّقاب و هو صامت. يهدّدون الأطفال بنار الجحيم و هو صامت. يرفعون عَلَم الحِداد في وجه الشّمس المشرقة و هو صامت. يدّعون أنّه قال و هو صامت. كلّ اشتدّ صمته اشتدّ عنفهم و لكن حتّى لو فجّروا الأرض بمن عليها لبقي صامتًا. بعضهم فقدوا عقولهم لأنّهم تضرّعوا و توسّلوا و بكوا لكنّه ظلّ صامتًا. سينفذ وقود الشّمس  و تنقرض الحياة على الأرض و لكنّه لن يخرج من صمته. ما أروع صمت الكون ! ـ

Serendipity 3:36 pm

Mes années Ben Ali. Un ambassadeur de France en Tunisie:

 http://www.monde-diplomatique.fr/2012/04/LARBI_BOUGUERRA/47618

TranslationsApril 15, 2012 1:14 pm

 أمطر قلبي دمعاً

 دمع قلبي سائلٌ مُنْهَمِرْ

 في مدينة غَـمَـرَتْها المطرْ

 ما سِرُّ هذا الخُمولْ
الذي في فؤادي يَجُولْ؟ ـ

 ما أعذب عزف المطرْ
فوق السّطوح و أرض البَشَرْ

 لحنُ قطرات المطرْ
بَـلْـسَـمٌ لقلبِيَ المُنْكسِرْ
عَبَرَاتُ حزن تنسكبْ
و قلبٌ يتوجّعُ دون سبَبْ

 لم يخنك أيّ حبيب؟ـ
 إنّ حزنك لأمرٌ عجيب!ـ

 ما أشدّ الألم و العذابْ
 دون عِلّةٍ أو أسبابْ

 غير حاقدٍ أو واقع في الغرام
ها هو قلبي غارقٌ في الآلام

 

بول فيرلين

 (1844-1896)

شاعر فرنسيّ من القرن التّاسع عشر

 القصيدة الأصليّة:

 


Il pleure dans mon coeur

Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?

Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s’ennuie,
Ô le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s’écoeure.
Quoi ! nulle trahison ?…
Ce deuil est sans raison.

C’est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !