Les fidèles du Boukornine

vendredi 19 octobre 2012

Premier assassinat politique post-révolution


Après avoir polarisé la société en "laïcs" (en faisant croire à leurs partisans que la laïcité est assimilable à l'athéisme) et les "musulmans", les islamistes au pouvoir depuis le 23 octobre dernier se sont remis à rabâcher la menace du retour des "résidus de l'ancien régime" pour contrecarrer la montée en puissance de Nidaa Tounes, le parti de Beji Caïd Sebsi, le deuxième premier ministre après la "révolution".

Le discours politique employé surtout par le CPR et Ennahdha est un discours haineux, stigmatisant et incitant à la violence.
A aucun moment après les diverses attaques à l'encontre des meetings et des responsables de Nidaa Tounes, on n'a entendu un islamiste condamner.

Pour assimiler le paysage politique en Tunisie, il serait naïf d'occulter le rôle des Comités de Protection de la Révolution, qui est devenue une association depuis l'arrivée au pouvoir des islamistes, et qui est formée d'hommes de main mobilisables à la moindre occasion prêts à tabasser, à saccager et à saboter les meetings des autres partis politiques.
L'équivalent des SA de Hitler ou des Chemises Noires de Benito Mussolini.

On savait par conséquent que le contexte politique du pays était inflammable mais ce qui s'est passé hier matin est tout de même un tournant dans la violence politique.
On a basculé vers l'assassinat, le lynchage, les pogroms et vindictes populaires...

Rappel des faits:

Le 15 octobre la page officielle d'Ennahdha de la ville de Tataouine diffuse un appel à manifester le 17 octobre 2012 pour "épurer notre pays des symboles de la corruption et de la décadence". 
Cette manifestation est organisée par les partisans d'Ennadha, du Congrès Pour la République et par ces fameux Comités de Protection de la Révolution.

Deux jours plus tard, les manifestants arpentent les rues de la ville en scandant des slogans virulents anti-BCE, anti-Nidaa Tounes. 

A un moment, ils assiègent le siège de l'Union Régionale des Agriculteurs dont le secrétaire général, Lotfi Nakdh,  n'est autre que le coordinateur de Nidaa Tounes à Tataouine et c'est là que la situation dégénère...

Le bilan au moment où j'écris ces lignes fait état de six blessés et de deux morts dont Lotfi Nakdh.

La vidéo ci-dessous montre les victimes à terre entourées par des assaillants déchaînés. 



Puis, tout s'enchaîne. Déclaration sur déclaration. Nidaa Tounes portera plainte contre Ennahdha pour meurtre. La télé nationale parle d'une manifestation pacifique qui aurait été provoquée, comme pour justifier cette dérive criminelle ! 

Le porte-parole du ministère de l'intérieur, Khaled Tarrouche, qui n'en est pas à une perle prés, avec notamment "Elle s'est peut-être faite violer mais on l'avait retrouvé dans une situation immorale", a déclaré que Lotfi Nakdh est décédé d'une "crise cardiaque".

Propos infirmés par des sources à l'hôpital de Tataouine: 



Heureusement, finalement, que Mohammed Bouazizi ne s'est pas fait immoler sous ce gouvernement nahdhaoui, sinon Khaled Tarrouche aurait rattaché sa mort à un coup de soleil...


La situation est en train de devenir incontrôlable, la Tunisie plonge dans la violence. Il devient impératif de commencer par démanteler cette organisation criminelle des Comités de Protection de la Révolution et de traduire ces tueurs devant la justice ! 

Il faudrait aussi signifier à Ennahdha que le recours à la violence comme à son "bon vieux temps", pour faire échouer la transition démocratique, demeurer au pouvoir pour asseoir sa dictature religieuse, va entraîner sa dissolution...


P.S: Le 23 octobre prochain, il est prévu que les tunisiens descendent dans la rue pour manifester leur mécontentement vu le non-respect de la feuille de route signée le 15 septembre 2011 par treize partis dont Ennahdha et Takattol et qui limite entre autres, la durée de rédaction de la constitution à une année de son élection fixant à cette date butoir la tenue d'une nouvelle élection pour définir une nouvelle légitimité. 

Les Comités de Protection de la Révolution, sont justement en train de s'activer pour mobiliser pour mobiliser leurs hommes de main. Des affiches collées un peu partout les incitent à se rendre à l'avenue Bourguiba pour "appuyer la transition démocratique et la révolution". Ils leur fournissent même un transport gratuit ! 

Ils viendront en réalité appuyer les forces de l'ordre dans leur répression sauvage des manifestants pacifiques comme lors de la manifestation du 9 avril dont on attend toujours les résultats de la commission chargée d'enquêter sur les abus...

mercredi 19 septembre 2012

Polémique Charlie Hebdo: Chronique d'un cercle vicieux


Rappel des faits 

Charlie Hebdo publie des caricatures du prophète Mahomet dans un contexte où le monde musulman n'a toujours pas fini de compter les morts et les blessés qu'a engendré, il y a quelques jours, une minable séquence vidéo érotique de quelques minutes publiée sur YouTube il y a six mois, qui tourne en dérision l'Islam et son prophète.

C'est un sujet qui inspirera des milliers d'esprits, fera couler beaucoup d'encre mais pas de sang, espérons. De toute façon, il est légitime de s'en faire du sang d'encre.

Adieu l'Emile, je t'aimais bien...

Je vais, moi-même, user de mon droit légitime d'écrire mon analyse personnelle. J'en ai ressenti le besoin en voyant que la plupart de ceux qui en parlent manquent cruellement d'objectivité. Cela dit, pour s'approcher le plus de la vérité, il va sans dire, que dépassionner le débat et se détacher des lourdes chaînes de la dictature sociale sont deux éléments nécessaires.

Je le fais, à mes risques et périls. J'affectionne tout particulièrement, le fait de m'aventurer sur des terrains minés. Mon sport favori est de m'obstiner à rester lucide dans la polarisation entre l'insupportable étiquette de l'hérésie d'un côté et la diabolisation de la liberté et des droits fondamentaux de l'autre.

Donc si jamais, on me brûlait vif, vous diriez à ma mère que je l'aimais bien, je léguerais mon IPad à Abou Yiadh et mes couilles à Mustapha Ben Jaâfer, étant moi-même pour le don d'organes, surtout que lui, il n'en a jamais eu.

Qu'en est-il des caricatures ? 

Il faut savoir que les locaux de ce même Charlie Hebdo ont été incendiés en 2006 pour avoir publié dans un numéro intitulé "Chariâa Hebdo", des caricatures du prophète Mahomet.

J'ai vu les caricatures publiées dans le numéro d'aujourd'hui du Charlie Hebdo, elles sont de mauvais gout, je trouve. Insistant sur les ingrédients "immoraux" qui ont fait exploser la colère du monde musulman il y a quelques jours. On a l'impression que les auteurs n'avaient pas cherché à être drôles mais à être méchants et à provoquer gratuitement les musulmans.

Opportunisme et marketing, mais à quel prix ?

Le BUZZ planétaire de ces derniers jours, c'est bien évidemment les attaques contre les ambassades US un peu partout dans le monde musulman.

Le fait de publier des caricatures du prophète alors que le monde n'est toujours pas remis du choc des derniers jours, c'est essayer de surfer sur la vague des tensions pour vendre plus et réussir un coup de pub inespéré et gratuit de surcroît.

C'est tout à fait légitime que dans une logique purement pécuniaire, on cède à la tentation de l'argent facile, de la bassesse qui crée le buzz. Mais il faut reconnaître que c'est d'une irresponsabilité inouïe de le faire maintenant rien qu'en imaginant tous les dégâts qui pourront en découler.

Est-ce légal ? 

Tout porte à croire que oui ! La France est un pays laïque où le blasphème n'existe plus. (Voir cet article)

La loi n'interdit que le trouble à l'ordre public et non la diffamation de la religion. La liberté d'expression se termine là où commence la discrimination, l'incitation à la haine ou à la violence. Hors, à mon avis on n'y est pas.

D'aucuns s'insurgent contre les interdictions dont fait l'objet Dieudonné qui a des dizaines de sketchs sur les juifs, mais veulent interdire à Charlie Hebdo le droit de rire de l'Islam.
Il faut tout de même avoir une certaine suite dans les idées les gars !

L'impulsivité du monde musulman

En aucun cas, je ne justifierais toute violence qu'on avancerait comme réponse à cette "offense" à l'Islam.
La France a fermé son ambassade et ses écoles à partir d'aujourd'hui et jusqu'à lundi et elle a demandé à ce qu'on renforce le dispositif sécuritaire autour de ces établissements.

Le monde musulman répond à des dessins ou à un film par des attentats, des meurtres et des scènes d'une sauvagerie déconcertante. Il y a, vous me l'accorderiez, un léger sens de la démesure !

Même si on admettait qu'il y a bien offense à l'Islam et atteinte au sacré dans ces dessins, il faudrait recourir aux tribunaux, aux instances internationales ou au pire, aux manifestations pacifiques mais tomber dans la violence c'est donner raison à ces caricaturistes qui rient de nous.

Ils nous dépeignent comme des barbares et pour manifester notre désapprobation, on leur prouve, images à l'appui, qu'ils ont bel et bien raison.

Le cercle vicieux

Charlie Hebdo a toujours caricaturé les religions sans qu'il n'y ait de réactions aussi violentes sauf quand il s'agit de représenter Mahomet.

En saccageant les ambassades et en incendiant les voitures, on ne fait que les encourager à pousser le bouchon encore plus loin.

Chacun enchérit de son côté mais personne ne pensera à ces innocents qui tomberont parce qu'ils ont simplement été au mauvais endroit et au mauvais moment.

L'image de notre Tunisie en pleine reconstruction n'en sera que plus ternie. Plus de touristes et plus d'investisseurs étrangers, instabilité, économie à la bourre et transition démocratique sérieusement menacée...




samedi 15 septembre 2012

La prise d'assaut de l'ambassade US, une autre lecture




Avant toute chose, je tiens à exprimer toute ma solidarité avec les diplomates américains et à condamner fermement les tristes évènements auxquels on a assisté, impuissants, sur les écrans de télévision. 

Je ne reviendrais pas sur l'incroyable désorganisation des forces de l'ordre résumée à merveille par Ali Laârayedh, le ministre de l'intérieur à la télé, le soir même en disant: "On les attendait par devant, ils nous ont pris par derrière". (Non ! Ce n'est pas une blague, malheureusement.)

Je ne reviendrais pas non plus sur la culture de la mort qui dicte aux adeptes de de Abou Yiadh et de Abou Ayoub de semer la terreur là où ils passent.

Toutefois, dans ce billet j'essaierai de comprendre ce qui pousse certains des manifesants d'hier à être aussi violents, loin de toute idée de justifier la barbarie de ce qu'ils ont perpétré. 


Ceux qui ont suivi les évènements qui ont accompagné l'exposition de El Ebdelleya savent déjà que ceux qui descendent dans la rue après les atteintes au sacré ne sont pas exclusivement des salafistes.

Ces barbus sont certes majoritaires mais ils arrivent à embrigader des centaines d'autres jeunes qui ne sont pas particulièrement pieux mais qui ont accouru pour répondre à l'appel des salafistes.

Il s'agissait hier, comme lors des évènements sanglants qui ont suivi l'exposition artistique d'El Ebdelleya, de manifestants chômeurs, miséreux pour la grande majorité qui ont fait preuve d'une violence inouïe. 


Ces tunisiens vivent dans la précarité et ne voient pas le bout du tunnel. 

Pour oublier la morosité de leur quotidien et l'absence totale de perspectives, ils se shootent à la religion, une sorte d'antidépresseur, de soupape de sécurité. 

C'est pour ça qu'il faut s'attendre à ce qu'à chaque fois que cette soupape saute, c'est tout le malaise social qui resurgit. Des gens prêts à se sacrifier que même la pluie de gaz lacrymo ni les tirs de sommation n'arrivent à dissuader de tout saccager.

 Il faut voir les vidéos publiées hier des incidents, d'aucuns commencent leurs déclarations par "Je suis chômeur, w hamdoullah !", c'est pour ça qu'au terme de la manifestation, une fois le chaos installé, Ils avaient oublié ce pourquoi ils étaient là, même les barbus les plus "pieux", et se sont rués pour amasser le butin et piller l'école américaine et l'ambassade. 

Ils sont alors rentrés fièrement arborant leurs trophées de guerre. 

 Leur guerre n'est pas contre les américains au fond, mais contre la pauvreté, les abus de pouvoir de la police, l'inégalité des chances et contre la faim, surtout..

 Du temps de Ben Ali, où faire la prière du Fajr à la mosquée était considéré comme du terrorisme, cette soupape de sécurité était le football. 

D'ailleurs je me rappelle bien d'un certain 8 avril 2010, où j'étais dans les gradins du stade d'El Menzah et où j'ai assisté in vivo à une explosion spontanée des supporters. 

Personne n'avait compris. Même pas les policiers. 
Il faut dire que les contrôles à l'entrée du stade se faisaient de plus en plus violents et méprisants, ce jour là, la providence avait choisi que le Club Sportif d'Hammam-Lif marque trois buts à l'Espérance de Tunis et de là ont commencé les hostilités. 

Des images dignes d'une guerre, j'en garde des souvenirs impérissables. Le stade fut fermé pour travaux dés la fin du match, pour vous dire l'ampleur des dégâts matériels. N'en parlons même pas du nombre des blessés et de leur gravité...

Mais depuis, il y a eu le printemps arabe et surtout le huis-clos qui a privé ces jeunes en détresse de leur "soupape de sécurité". 

 Tout est lié en Tunisie: Chômage, humiliation policière, coupures d'eau et d'électricité, cherté de la vie... 

 Je rappelle que des dizaines de tunisiens fuient leur pays quasi-quotidiennement au risque de mourir ou au mieux de se faire expulser en arrivant en Italie.

Les gens ne font pas ça pour le plaisir, voyez-vous. 

Hier, ce n'était pas de l'antiaméricanisme qu'on a vu en direct dans ses formes les plus sauvages devant l'ambassade américaine, mais plutôt la détresse d'une jeunesse en pleine implosion sociale. 
D'ailleurs je vous garantis que la majorité écrasante des agresseurs donneraient ce qu'ils ont de plus cher pour se rendre aux Etats-Unis pour. 

Je répète que je n'excuse en rien les crimes d'hier et que les faits n'en sont pas moins condamnables. 
J'espère que la justice prononcera des peines exemplaires à l'encontre des agresseurs.

Mais ce la ne suffira si on veut réellement éradiquer cette barbarie de nos terres et guérir la cause de mal et non refiler un traitement symptomatique en se voilant la face sur la maladie elle-même, comme toujours.

jeudi 13 septembre 2012

Dignité violée: De "simples" faits divers...

 

 

Retour sur deux "simples" faits divers qui ont marqué les derniers jours en Tunisie et qui en disent long sur l'état des droits de l'Homme ici bas:

Premier cas:

Elle, superbe, est accompagnée d'un ami qui la dépose en voiture.Il est minuit passée. Ils s'arrêtent un moment pour discuter avant de rentrer.

Une patrouille passe par là. On est dans la région des Jardins de Carthage.La patrouille s'arrête. Quatre policiers descendent, l'un d'eux fait signe au jeune homme de sortir et lui signifie que s'il ne leur refilait pas 20 dinars à chacun, il pourrait avoir de graves ennuis car ils pourraient l'accuser d'atteinte aux bonnes moeurs. Fomenter une accusation, c'est tout ce qu'il y a de plus simple.

Le jeune homme n'a pas d'argent sur lui, un des agents l'accompagne au DAB le plus proche.Entre temps, les trois autres policiers violent sauvagement la fille, à tour de rôle.

Les deux jeunes porteront plainte. Les quatre policiers seront arrêtés "en attendant les résultats de l'enquête".

Quelques jours plus tard, Khaled Tarrouche, le porte-parole du ministère de l'intérieur déclarera que "la fille était retrouvée dans une situation immorale/indécente mais de toute façon rien ne justifie le viol."L'air de dire, ce n'est pas si grave après tout, qu'ils l'aient violée cette salope, de toute façon c'est une pute.

Deuxième cas:

Il s'appelle Abderraouf Khammessi.Un jour, en accompagnant sa femme qui a un cancer du sein à l'institut Salah Azaïez, la police le kidnappe et l'accuse d'un vol dont il n'a jamais entendu parler.

Dans les locaux de la police judiciaire, on essaie de lui arracher des aveux à coups de bâton sur la tête.

À un certain moment, il perd connaissance et c'est là qu'on l'emmène aux urgences.

Il s'avère qu'il a un traumatisme crânien, qu'il est dans le coma.

Les médecins décident de l'hospitaliser au service de réanimation de l'hôpital Charles Nicole.

La police tente de maquiller leur agression en décrivant à leurs supérieurs une scène d'auto-agression.

Il décède une semaine après succombant à ses blessures.

Ouverture d'une enquête. Les policiers de la PJ de Sidi H'ssine seront arrêtés "en attendant les résultats de l'enquête".

Ce qu'on croyait éradiqué est devenu plus que jamais monnaie courante.La violence policière tue.Ça peut arriver à tout le monde, mobilisons-nous !

P.S: Au sujet du salafiste qui a saccagé le mausolée de Bourguiba, Maherzia Laâbidi, vice-présidente de l'assemblée constituante puis Khaled Tarrouche ont tous les deux déclaré que c'était totalement faux et que l'homme en question a juste éloigné quelques objets pour déposer une gerbe de fleur sur la dépouille du Zaïm. Dans les prochains épisodes de cette série tristement humoristique, on nous expliquera que les enquêtes sur les derniers abus policiers ont mené à une vérité surprenante: Les policiers qui étaient accusés de viol voulaient simplement déposer une fleur chacun dans le vagin de la fille et que c'est tout à leur honneur, toujours soucieux du bien-être du citoyen ! Enfin, les policiers accusés de meurtre seront acquittés parce qu'il s'avérera qu'ils voulaient juste offrir un bouquet de fleur à l'accusé qui s'est donné la mort en se cognant la tête contre le mur, les fleurs n'ayant pas été à son gout.

 

 

 

mardi 11 septembre 2012

La Tunisie qui a noyé ses enfants...


J'ai remarqué que la majorité écrasante de mes connaissances utilisent des termes très durs pour qualifier les 7arra9a. 
Croyez-vous que les gens se jettent dans la mer pour le plaisir ? Croyez-vous que c'est un bonheur de risquer sa vie pour une destinée incertaine ?

"Ils ont toujours la possibilité de faire des petits boulots mais veulent à tout prix s'enrichir rapidement !" qu'ils se répètent ! 

Mais réveillez-vous ! L'ascenseur social est bloqué ! La Tunisie n'arrive plus à faire rêver ses enfants. Un jeune de 22 ans est condamné à faire des petits boulots, à toucher une paye minable, à fonder une famille qui l'étranglera dans des dettes qu'il mettra trente ans à payer. 

Il n'y a pas de terrains de football, pas d'endroits où les jeunes peuvent se faire plaisir, pas de maisons de jeunes qui offrent à cette jeunesse étouffée une bouffée d'air frais. 

La corruption bat son plein. Le favoritisme, le clientélisme, le népotisme... Il ne suffit pas d'être diplômé et compétent pour percer. Il faut surtout être l'ami ou le fils de quelqu'un. L'exclusion est le pire des maux. Se sentir étranger dans son propre pays, exilé dans sa propre nation. Quel déchirement !

Dés qu'il sortent dans la rue, ils se font humilier par les forces de l'ordre et gare à celui qui ose contester. 
La fin de feu Abderraouf Khammessi, le martyr de la torture policière en est l'exemple.


La révolution qui était venue pour recouvrir la dignité des tunisiens n'était qu'un leurre, un simple prétexte pour justifier la mise en place d'une dictature théocratique aussi pourrie que la précédente et même ses revendications sociales originelles ont été noyées dans la liste interminable des faux-problèmes identitaires. 

Le contexte tunisien est déprimant. Les comploteurs se partagent le gâteau. La nation paye de sa chair le tribut de leurs abus, au prix de la prunelle de ses yeux, ses enfants perdus...

Cette tragédie nationale dure depuis des décennies. La solution est pourtant claire, loin des lois répressives actuelles, le tout est de réapprendre à la jeunesse tunisienne d'aimer son pays et de s'y projeter dans cinquante ans. 

Soit nous repêcherons le corps de cette jeunesse dévorée par les poissons des profondeurs abyssales du désespoir, soit honnis nous vivrons, hantés par les cris atroces d'un enfant de cinq ans qui appelle au secours avant que ses poumons remplis d'eau salée ne s'arrêtent définitivement de respirer.

dimanche 9 septembre 2012

Qui a tué les 7arra9a ?




Il est 23h, chaleur collante d'un début septembre. Plusieurs embarcations de fortune surchargées quittent les côtes tunisiennes pour de meilleurs lendemains.

A bord, des femmes, des hommes et des enfants, tous animés par la même lueur, cette même flamme, énervée, fragile et passionnée.

Aux larges de Lampedusa, cette île italienne où réside a priori le bonheur, l'embarcation commence à couler. Il reste quelques km à parcourir et à bord, il n'y a pas beaucoup de Mellouli pour faire cette distance à la nage. Et même que la majorité écrasante ne sait pas nager du tout ! C'est même la première fois qu'ils voient la mer de toute leur misérable vie !

Il y a de plus en plus d'eau qui se retrouve dans l'embarcation. Les passagers échangèrent des regards effarés mais résignés. Ils savaient qu'ils allaient probablement mourir. Ils étendirent leur index et prononcèrent l'attestation de foi puis se mirent à réciter ensemble la Fatiha.

La suite, on la connait tous. La presse relayera pendant quelques jours cette info: Plus de 80 migrants ont péri aux larges de Lampedusa. Les autorités italiennes ont réussi à sauver 56 personnes dont une femme et des enfants.

Puis, l'affaire passera aux oubliettes comme des dizaines d'autres dépêches similaires depuis des décennies.

Les mères des naufragés seront à jamais inconsolables, surtout celles dans les enfants ont été "perdus" dans la mer ! Comment pourraient-elles faire le deuil d'enfants qu'elles n'enterreront jamais...

Dans cette affaire, j'accuse l'ensemble de la classe politique de désespérer le peuple et de le déprimer.

J'accuse pouvoir en place et opposition d'offrir aux citoyens un spectacle burlesque de mauvais gout qui plonge le pays dans la désolation et l'irrépressible envie de se scarifier les avant-bras.

J'accuse ceux qui nous gouvernent de polariser la population entre pieux et mécréants alors que la vraie polarisation est celle qui oppose ceux qui ont une situation confortable, à ceux qui meurent de faim, de soif et d'oisiveté.

J'accuse le gouvernement d'augmenter les prix des produits de première nécessité, de pourrir la vie aux tunisiens !

J'accuse l'élite de mépriser le peuple, de ne pas aller à sa rencontre, de ne lui avoir jamais tendu la main et d'énoncer des vérités pompeuses du haut de leurs tours d'ivoire.

Le vrai combat n'est pas d'élever le peuple au niveau de l'élite mais d'élever l'élite à celui du peuple.

J'accuse les pays européens qui se targuent d'être des pays civilisés de transgresser la charte universelle des droits de l'Homme qui énonce clairement la liberté de circulation comme un principe fondamental !
N'avons-nous pas accueilli des centaines de milliers de réfugiés en provenance de Libye dans un contexte où même notre pays était dans la précarité ?
Ne venez-vous donc pas quand bon vous semble, jouir du soleil et des plages au sable fin sans que personne  ne vous dérange ?

J'accuse les partis de la troïka et Ennahdha en particulier d'avoir vendu des rêves inaccessibles au peuple avant de leur  tourner le dos aussitôt élus !
Noureddine Bhiri parlait au mois de novembre 2011 de 500.000 emplois qui seront créés en neuf mois. Un an après, il n'ont même pas fait le quart de leur objectif et ne s'en incommodent guère.

Je nous accuse d'avoir adhéré à la révolution et à ses revendications sociales alors que les choses n'ont fait qu'empirer. Je nous accuse de n'avoir pas eu recours au pavés pour remettre la révolution sur les rails.

J'accuse les "7arra9a" de vendre la mort à ces citoyens pour des milliers de dinars, tels des vautours.

Le pays a vécu hier un nouvel épisode de sa tragédie nationale.
Au lieu de se solidariser de son propre peuple, Hamadi Jbali et beaucoup d'autres ministres dont Rafik Bouchlaka étaient hier trop occupés à faire leur show en assistant à un mariage collectif de 25 couples à l'hippodrome de Ksar Saïd, une mascarade diffusée sur AlJazeera en direct.
C'est dire à quel point les malades qui nous gouvernent sont méprisables.


Paix à vos âmes chers citoyens tunisiens en mal de repères et d'idéaux qui sont prêts à troquer vos vies contre une illusion momentanée de bonheur et d'espoir.
Paix à vos âmes chers citoyens tunisiens enterrés dans les profondeurs de la mer, dévorés par les poissons.
On s'en fout, de ce que diront les cheikhs enturbannés et écervelés, pour moi, vous êtes des martyrs ! Ceux de la faim, de la soif, de la précarité et du désespoir. 

jeudi 23 août 2012

Les bonnes réponses aux fausses questions



- As-tu entendu parler des dernières attaques salafistes ? 
- Oui, je suis contre les indemnisations des amnistiés surtout dans le contexte actuel. 

- Tu as vu cette affaire de "femme complémentaire de l'homme" ? 
- Oui, il faut que le 23 octobre 2012 soit le dernier jour de l'assemblée constituante et pas un jour de plus ! "3am W Egleb" comme il était convenu dans l'article 6 du JORT daté du 9 août 2011 (Cliquez ici)

- Conflit entre chiites et sunnites, quelle est ta position ? 
- Oui, il faut que les élections soient pour le mois de mars prochain, comme prévu ! 

- Tu as entendu parler des jouets qui insultent la mère des croyants "Sayda Aïcha" ? Je m'insurge !  
- Non à la privatisation de la STEG et de la SONEDE ! 

- Le gouvernement va dresser la liste noire des journalistes ! 
- Ceux qui n'ont pas manifesté l'intention de "se ranger" aux cotés des islamistes seront blacklistés ? Cette liste n'a aucune valeur ! Le gouvernement ne peut être à la fois juge et partie ! 

- Il faut inscrire la chariâa comme source principale de législation !  On est dans un pays musulman !
- Oui ! Les snipers sont encore libres comme l'air ! Tous acquittés, même ceux dont la culpabilité a été prouvée par la justice ! (Cf. l'article de Nawaat, cliquez ici )

- L'Islam est en danger ! Il faut une loi criminalisant l'atteinte au sacré !
- Il y a déjà une loi criminalisant le trouble à l'ordre public qui est amplement suffisante, une nouvelle loi ouvrirait la voie à des interprétations liberticides et à l'installation d'une dictature religieuse. 

- Pourquoi ils ne laissent pas les femmes en niqab passer leurs examens ? Ils sont contre l'Islam ! C'est clair et net ! 
- Pourquoi ils tabassent sinon emprisonnent le moindre manifestant pacifique alors qu'ils relâchent tous les salafistes pris en flagrant délit dans des actes de vandalisme et des agressions les plus barbares ? 

- Il faut exclure les RCDistes de la vie politique ! Ce sont les bourreaux de la Tunisie ! Nidaa Tounes n'a pas lieu d'exister !
- Ah bon ? Et les dernières nominations à la tête des médias ? et Habib Essid ? Et tous les RCDistes engagés par Ennahdha ? et Toujani, le nouveau directeur de la sûreté nationale ? Ils ne comptent pas ? Ou ce sont seulement les RCDistes de Nidaa Tounes qui vous dérangent ? 

- Tu as vu ces journalistes mauves qui trompent l'opinion publique et s'opposent à Dieu, son prophète et par conséquent à Ennahdha ? 
- Non aux procès militaires pour les civils ! 

[...]

En somme, quand le nahdhaoui pointe la lune, il faut fixer l'autre main pour comprendre ce qu'il est en train de manigancer !

lundi 28 mai 2012

Ne soyons pas injustes envers les salafistes...



On brandit à tout va l'épouvantail salafiste, on leur fait même porter le chapeau pour l'échec de la révolution et c'est encore bien si on ne leur impute pas le trou de la couche d'ozone.

Voici une analyse objective et loin de l'hystérie collective qui déforme notre raisonnement. Ce sont des constatations recueillies après un travail journalistique d'infiltration des milieux salafistes, au risque de ma vie ou pire de me faire émasculer.

Si les salafistes détruisent la bière ici et là, c'est juste qu'ils préfèrent le vin.

S'ils incendient les postes de police, c'est parce qu'ils préfèrent de loin porter les tenues militaires.

S'ils ferment les "maisons closes", c'est simplement par purisme linguistique.

S'ils imposent à leurs femmes le port du niqab, c'est surtout par dégoût vis-à-vis de la dernière collection printemps-été de Jean Paul Gaultier.

S'ils ne regardent jamais la télé nationale, c'est parce que les sites pornos ne sont pas encore censurés.

S'ils s'interdisent d'écouter de la musique, c'est qu'après avoir écouté le dernier album de la fabuleuse Emel Mathlouthi, ils ont jugé nécessaire de raccrocher les gants.

S'ils saccagent les locaux d'AlHiwar Tv, c'est parce que sur MTv, ils passent beaucoup plus de strings.

S'ils tabassent les profs de théâtre, c'est qu'ils veulent avoir le monopole de la comédie.

S'ils détestent la gauche, c'est parce qu'ils se branlent dix fois par jour avec la main droite et que pour eux, la branlette, c'est sacré.

S'ils se laissent pousser la barbe, c'est parce que de savoir que Issam Jomâa est le buteur historique de l'équipe nationale, c'est vachement barbant.

S'ils ont jeté des détritus devant les locaux de l'UGTT, c'est parce qu'ils sont de fervents défenseurs de la pluralité syndicale.

S'ils sont aussi exubérants, c'est parce que t'en connais, toi, des gens qui ne rêveraient pas de faire la une du Washington Post ?

S'ils sont la branche armée d'Ennahdha, c'est qu'en matière d'actes terroristes, le palmarès d'Ennahdha force le respect. Et eux, le terrorisme, c'est tout ce qui les fascine.

Les salafistes sont des êtres humains comme nous ! Et les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas.
S'ils ont des moyens un peu bruyants de les faire savoir, peut-on vraiment leur en vouloir  ?
Saluons au passage le laxisme du gouvernement, qui a tout compris et qui respecte leur droit légitime à la diversité ! 

mercredi 23 mai 2012

C'est ça la patrie, petit...




La patrie, c'est pas vous. Vous pourriez tous partir, on sera tout aussi chez nous.
La patrie, c'est pas les plages au sable fin ni les chameaux, ni le soleil assommant qui attire encore quelques touristes.

La patrie, c'est un drapeau rouge sang centré par une étoile et un croissant ! Véritable symbole de la nation, incontestable et indiscutable. Même si le profaner est devenu un sport national et complètement impuni.

La patrie, c'est une terre féconde qui a les cheveux aux quatre vents arborant un regard serein et un sourire insolent.

La patrie n'a rien à voir avec une quelconque idéologie, un parti ou un mort-vivant que vous vénèreriez.

La patrie ce sont les vestiges des civilisations passées, les sangliers et le cyclamen du Boukornine, le phosphate du sol du bassin minier, la plage de Kelibia, le domaine de Shadrapa, les misères juxtaposées de Douar Hicher, la délinquance engagée des quartiers populaires et la faim insatiable des chômeurs perpétuels.

La patrie, c'est l'Harissa, le lablebi bel hargma et le kafteji du hattab.

La patrie, c'est les glibettes noires de préférence, noires de ressentiments, noires de révolte, noires par essence, noires de naissance.

La patrie c'est les paysages pittoresques qui ornent le pays, les détritus oubliés un peu partout qui réduisent la propreté à une légende urbaine.

La patrie c'est quand tu rentres à 2h du matin, un mardi soir anodin où tout le monde dort, et là, petit, tu verras le pays s'illuminer, tu verras que c'est trop beau Tunis. Tu te sentiras chez toi, cette plénitude, ce bonheur, cette sécurité, cette envie impérieuse de t'assoupir dans les bras de ton pays, petit, tu ne ressentiras cela nulle part ailleurs.

La patrie, c'est quand tu chiales comme une tapette alors que tu as tout pour toi. Parce qu'ils ont volé ta révolution, parce qu'ils ont confisqué ton rêve, parce que tu as vu cet SDF à qui personne n'a accordé une prime de logement de 900 dinars, parce que la liberté n'est plus qu'une chimère et parce que le terrorisme d'Etat n'a jamais été aussi révolutionnaire.

La patrie, c'est quand ta mélancolie dégoûte tes lecteurs mais que tu n'en as rien à cirer. C'est quand tu déverses ta poésie à tous les coins de rue, que tu couvres la laideur du quotidien de jeux de mots pourris et autres calembours avant de t'essuyer la gueule avec ces bouts de torchons pseudo-journalistiques.

La patrie c'est une partie enfouie en chacun de nous, un cancer metastasé qui endolorit notre quotidien et fait de nous des cas désespérément perdus.

La patrie, c'est quand tu arrives au beau milieu de ta vie, que tu te retrouves seul, sans foi ni biens, sans amis ni ennemis, sans armes ni larmes, sans volonté ni révolte puis qu'en pleine errance, tu t'abandonnes à fixer l'asphalte, que tu souris et que tu y vois un repère après lequel il ne peut y avoir d'égarement.

La patrie, petit, se résume dans son regard.
La patrie, petit, c'est quand tu t'exiles dans ses bras, que tu t'abandonnes à son sourire et que tu t'oublies à la contempler.
Un jour peut-être, tu comprendras, que la patrie, c'est elle, petit.

La patrie, on l'aime ou on la quitte et même quand on la quitte, on l'emporte avec soi, sans le vouloir, sans le savoir mais on s'en rend compte une fois, un dimanche après-midi, ennuyeux, interminable et pluvieux. Au milieu des cheveux blonds, des regards émeraude, on se dit que rien ne vaut le chaos ambiant dans une ruelle du centre-ville entre matraques d'une police sauvage, aspirations dictatoriales de ces masses appauvries, incultes et approximativement pieuses et du fricassé dont le goût et le gras sont noyés dans celui de l'harissa.
Ausculte ton cœur petit, entends-tu ces battements à un rythme effréné, petit. Au final, c'est ce qui reste de la patrie quand tout s'en va, petit...

mardi 22 mai 2012

The tunisian "Ma3dnous" dream !


On a beau dire que tout va mal dans ce pays, mais certains contes de fées qui se réalisent viennent nous rappeler qu'ici bas tout est possible et qu'il ne faut jamais désespérer !
On a souffert, des mois durant, des témoignages poignants de Moncef Ben Salem, l'actuel formidable ministre de l'enseignement supérieur, sur son passé de militant et tout ce qu'il a pu endurer par les sbires de Ben Ali.

Les années de prison, l'aliénation et surtout cette fameuse reconversion en vendeur de persil sous Ben Ali! J'en ai presque eu les larmes aux yeux !

Un savant de l'envergure de Moncef Ben Salem (L'ironie a ses limites, laissez-moi rire !) qui ne trouve aucun mal à conduire une ISUZU et à nourrir ses enfants des revenus d'un misérable étalage de légumes.
On ne peut que respecter qu'un cerveau aussi impressionnant puisse accepter de se rabaisser à suer sang et eau pour une misérable paye et une besogne aussi ingrate.

Ces dernières semaines, grand a été mon étonnement, quand j'ai appris que Oussama Ben Salem le fils de notre valeureux ministre allait lancer sa chaîne de télé, excusez du peu ! Et même qu'il a décidé de la baptiser: Zitouna TV !

Toute ressemblance avec le gendre du président déchu, Sakhr Materi est bien entendu le fruit de votre esprit mal-tourné !
On comprend mieux maintenant qu'Ennahdha à l'époque, avait félicité notre Sakhr national pour sa station coranique Zitouna Fm, ils ont simplement apprécié le nom de la station et le concept, abstraction faite de son détenteur.

Les mauvaises langues se demanderont d'où est-ce que le fils d'un opposant politique condamné à vendre du persil dans un minable étalage a pu amasser assez d'argent en quelques mois pour lancer une chaîne de télé !

A tous ces conspirateurs, RCDistes, "anarchistes staliniens" au gout immodéré pour le cocktail Molotov, on répondra que le bonheur est dans le ma3dnous ! La baraka est dans le ma3dnous ! 
Ils sont peut-être allés sur la lune mais nous avons trouvé l'antidote de la misère et de la pauvreté: Le ma3dnous !
A tous les tunisiens diplômés, laissez tomber vos études ! A tous ceux qui n'ont de quoi se nourrir ni où crécher, sachez qu'il est venu le temps pour vous enrichir !
Ruez-vous tous vers notre eldorado national: Le ma3dnous !

Tous nos remerciements vont à notre alchimiste-ministre Moncef Ben Salem, l'homme qui a découvert la formule pour transformer le persil en or ! Que serions-nous sans lui !
Et dire que les opposants qui ne sont jamais satisfaits osent encore réclamer qu'il se concentre à résoudre les problèmes de son ministère !
Il a beaucoup mieux à faire, bande d'athées maléfiques, ennemis de l'Islam ! 

mardi 15 mai 2012

Leur conception d'un Journal Télévisé "épuré"




Mesdames, mesdemoiselles et messieurs, bonsoir !  
Notre ayatollah (wannabe) Rached Ghannouchi va bien. Il affiche toujours le même sourire éclatant laissant entrevoir sa superbe dentition. Il accueille toujours les visiteurs de la Tunisie comme un officiel, escorté par des agents de l'ordre que le contribuable paie lourdement et cela, dans un fabuleux amalgame parti/Etat, comme au bon vieux temps du RCD déchu! Les puristes apprécieront !
Le chef du gouvernement, notre extrêmement pieux Hamadi Jbali travaille d'arrache pied pour répondre aux attentes du peuple tunisien. Il répartit son temps entre prières, invocations et pensées profondes aux plus démunis ! Que Dieu le guide et le renforce ! Jamais cette nation ne trouvera mieux que lui pour la diriger !

En gros, tous les ministres sont magnifiques ! Ce gouvernement est indiscutablement "le plus fort de l'histoire du pays" comme l'a si bien souligné un beau jour, le tellement compétent et non moins gendre de l'ayatollah Ghannouchi, j'ai nommé: son excellence Rafik Abdessalem !
  
On destitue les gouverneurs et on en nomme d'autres, appartenant tous, simple coïncidence, au même parti au pouvoir ! 

On essaie de récupérer l'ISIE. Mais c'est pas grave, "Take it easy" !

On ferme les yeux sur les exactions des salafistes. Les tunisiens naissent tous égaux en droit, mais les barbus sont simplement plus égaux que les autres. Quel mal y a-t-il, à se faire tabasser, insulter, menacer de mort par de jolis barbus ? 
Nous sommes des frères et nos amis salafistes ont besoin de nous pour satisfaire leurs pulsions psychopathes et sauvages ! Si on ne se dévouait pas pour nos frères, qui le ferait ?!
D'ailleurs, l'Etat vient généreusement d'autoriser un parti salafiste pour accorder à nos compatriotes, un cadre dans lequel ils pourront exercer leur sadisme dans la légalité.

Depuis le glorieux 14/1/11, le chômage augmente frénétiquement, mais c'est pas grave ! 
Les miséreux se sont appauvris et les affamés ne sont toujours pas rassasiés, mais comme on s'en fout !
Les symboles de la corruption et les tueurs des martyrs n'ont pas encore été jugé, mais après tout, Dieu est miséricordieux, pourquoi ne le serions-nous pas aussi ? 

Les blessés de la révolution et les familles des martyrs sont ignorés, dénigrés par les ministres voire agressés par la police pour peu qu'ils réclament un minimum de reconnaissance. Mais ce que l'opinion publique ne sait pas, c'est que l'Etat suit le principe: "Guérir le mal par le mal" sur lequel se base l'homéopathie ! C'est de ce fait, la manière du gouvernement de panser les plaies de nos blessés, que de les ruer de coups même si cela n'en a pas l'air !  

Les opposants politiques se font sauvagement agresser pour peu qu'ils s'aventurent sur le terrain pour exposer leurs visions aux citoyens ! Mais nous pouvons dire que ce n'est que du "cinéma" car ces gens s'obstinent à "saboter ce gouvernement qui réussira malgré tout à triompher" 

La police tabasse aléatoirement des manifestants pacifiques, mais nul besoin d'en faire tout un plat. Il s'agit d'agressions "légitimes" de nos concitoyens qui veulent juste nous éduquer quand l'on s'égare ! Ils sont payés pour cela, je vous le rappelle ! 
Inutile de répondre aux mauvaises langues qui s'indignent contre l'utilisation accrue des gaz lacrymogènes ! Rappelons à ceux-là, que nous en avons un stock énorme et qui si nous ne l'écoulions pas dans des délais assez rapprochés, on dépassera la date limite d'utilisation et on serait obligés de tout jeter, ce qui serait une grosse perte pour notre Etat ! 
Il y a certes ici et là des couvre-feux, des sit-in, des désobéissances civiles, des manifestations, des jets de pierre... Mais ce ne sont en aucun des revendications légitimes. Ce ne sont que des bandes "d'anarchistes staliniens financés par des partis d'extrême gauche qui veulent semer le chaos dans le pays" ! 
"Nous en avons les preuves mais nous ne voulons pas les dévoiler pour ne pas aggraver la situation" !

Pour finir, on vous rappelle les principaux titres de notre journal: La Tunisie va bien ! Le gouvernement est "très" musulman ! Les opposants sont des mécréants qui en s'attaquant au parti au pouvoir, visent en fait l'Islam en collaboration avec la franc-maçonnerie internationale ! 

Vous pouvez désormais éteindre vos téléviseurs, reprendre une activité normale et dormir sur vos deux oreilles. Même si mourrez de faim, même si vous n'avez plus de quoi subsister et que vous vous rabattez sur ce fameux "dhalaf" comme dirait Ibrahim Qassas, ne faites surtout pas de bruit, le gouvernement travaille ! 
Maintenant, Lotfi Zitoun dormira moins révolté et nous honorera moins, Dieu en soit loué, de sa présence si élégante sur les plateaux télé ! 

vendredi 20 avril 2012

La fleur au fusil...



La tête creusant l'oreiller, obscurité et yeux fermés. Les idées se bousculent dans ma tête, aucune envie de dormir.
Je pense aux mères des martyrs qui n'ont toujours pas séché leurs larmes et fait leur deuil. Je pense à leur bourreau qui a étranglé sa conscience et qui ne doit pas avoir de problèmes d'endormissement.
Je pense aux blessés de la révolution, menés en bateau par les promesse électorales des partis hypocrites qui se sont servis d'eux avant de les lâcher sans se poser de questions et à les tabasser pour peu qu'ils réclament d'être soignés.
Je pense aux jeunes de Cité Mallaha, de Om Laârayes, de Rdeyef, de Menzel Bouzayene et au calvaire qu'ils vivent quotidiennement sans que personne ne semble s'en incommoder. Quand ce sont les miséreux qui pâtissent de la répression, on n'en discute pas à l'assemblée constituante, on n'en discute pas dans la rue, ni dans la presse. On se contente de les qualifier de bandits qui auraient reçu juste ce qu'ils méritaient sans vérifier leur version des faits.
Je pense à ces pauvres policiers endoctrinés qui terrorisent le peuple dont ils sont les enfants.
Je pense aux affamés toujours pas rassasiés, je pense aux chômeurs toujours sans issue.
Je pense à une révolution détournée par les profanateurs de l'Islam.
Je pense aux partis politiques aveuglés par leur insatiable rêve d'arriver au pouvoir. Je pense à cette opposition limitée, désespérante, décimée et à leur ingéniosité dans la médiocrité en inventant à chaque fois une nouvelle raison pour nous déprimer.
Je pense au parti Ennahdha, à son népotisme halal, à son projet diabolique dont il se cache à peine, à ses tendances dictatoriales avérées, à ce gouvernement d'incompétents et aux gens qui les défendent aveuglément.
Je pense à la liberté d'expression acquise au prix du sang et à sa précarité. Je pense à toutes les menaces qui la guettent, à tous ces ogres qui ne rêvent que de la dévorer.
Je pense à la désillusion révolutionnaire. Je pense au tourisme en crise. Je pense aux salafistes, véritable branche armée d'Ennahdha qui ne font du bruit que lorsque le gouvernement est sous pression pour détourner les regards de l'opinion publique des vrais problèmes. Je pense à leur impunité troublante et à leurs exactions moyenâgeuses.
Je pense à tous ceux qui rêvent de quitter le pays sous prétexte que le navire est en train de couler, alors que le navire, c'est nous...
Je pense à Rafik Bouchlaka et à son incompétence légendaire et à ses connaissances primitives en géographie. Je pense à Marzouki et à toutes ses convictions qu'il a défendu pendant des années avant de les abandonner pour un minable poste aux prérogatives de concierge. Je pense à Rached Ghannouchi qui dicte à l'état la voie à suivre en parfait amalgame parti/état comme au bon vieux temps avec ZABA et le RCD.

Je pense à la Femme tunisienne, menacée mais plus que jamais libre. Je pense à ces jolies demoiselles qui sont aux premières lignes dans les manifestations et que les coups de matraque n'arrivent à dissuader de s'élever pour leurs droits.

Je pense à nous dans cinquante ans, toujours la même révolte dans l'âme, que l'on soit vivant ou six pieds sous terre. Je pense à la peur qui nous a quitté à jamais, laissant place à une infaillible abnégation et à une détermination à toute épreuve.

Comment exiger de Morphée de me soustraire à ce tsunami délirant ?
La nuit sera longue. Mais au final, nous sommes là, le poing serré, le moral comme au premier jour de lutte, la fleur au fusil, prêt à se battre au quotidien.
Encore mieux que la liberté, beaucoup plus hallucinante que la LSD, nettement plus euphorisante que le cannabis, la libération est une aubaine pour les âmes rêveuses. Révoltons-nous ! Indignons-nous ! Demain nous appartient... 

mardi 3 avril 2012

Au nom des martyrs et des blessés de la révolution...




Amis martyrs qui êtes aux cieux, amis blessés de la révolution qui ruminez votre amertume à chaque instant que Dieu fait, j'ai mal pour vous.

Au nom de ces familles aux tables desquelles un membre manque quotidiennement à l'appel quand c'est le moment de manger, de regarder un match ou de se partager un fou rire en dépit de la misère et de la tragédie qui les a frappé de plein fouet.

Au nom de ces infirmités, de ces membres amputés, au nom de ces plaies infectées, de ces muscles mis à nu, de ces chaises roulantes acquises grâce à des dons de particuliers alors que l'état faisait le mort pour ne pas mettre la main à la poche, au nom de la bureaucratie derrière laquelle on se cache pour vous mener en bateau.

Au nom de ta maman tabassée, au nom de ton crane fracturé, de tes méninges remués, des hématomes qui te couvrent le corps, de ta dignité traînée par terre, de ta chaise roulante démontée, de ta perplexité devant cet acharnement, cette férocité, cette sauvagerie et au nom du gaz lacrymogène que tu as inhalé.

Au nom des insultes qui ont fusé de partout, au nom des brodequins qui t'ont piétiné alors que tu n'avais même pas la capacité de te mettre debout, séquelle d'une révolution que tu as faite mais qui te crache dessus, au nom des mensonges "officiels" du ministère des droits de l'Homme avec lesquels on veut justifier l'injustifiable et donner à l'inexcusable un certain aspect rationnel qui n'a simplement pas lieu d'être, au nom de ces méthodes dignes de l'époque la plus sombre de Ben Ali, de sa violence et de sa désinformation.

Au nom de ce gouvernement qui te doit tout et qui te tourne le dos, acceptant au plus d'intégrer ton nom à celle des bénéficiaires de l'aumône qatarie, toi qui ne réclamait rien d'autre que le droit à la dignité et à la reconnaissance de ton pays et non pas de Hamad et de sa Mouza.

Au nom de tout cela, mes frères, permettez-moi de mépriser ce gouvernement et de honnir sa triste "légitimité acquise grâce aux urnes qui exprime la volonté populaire" avec laquelle ils se croient tout permis, avec laquelle ils ont confisqué la révolution et par la même occasion puni ses symboles.

Loin des appartenances partisanes et de toute tentative d'instrumentalisation, votre cause est la nôtre, celle de tous les tunisiens !
Les livres d'Histoire retiendront l'ingratitude de cette nation à l'égard des héros qui l'ont hissé au sommet grâce à cette révolution, au péril de leurs vies.

Trop occupés à palabrer sur les sempiternelles questions identitaires et les interminables querelles idéologiques, ils avaient pris l'habitude à ponctuer leurs phrases de "Netra7mou 3la arwé7 echouhadé2" oubliant que vous mourriez à petit feu, que vos corps si purs se décomposaient dans l'indifférence, que les blessés de la révolution n'étaient pas une légende urbaine mais des personnes bien réelles à la tragédie atrocement vraie et palpable.

En votre nom aussi, chers compatriotes, chers héros, permettez-moi de me cracher dessus ainsi qu'aux gueules de tous mes semblables, pour avoir mis tout ce temps pour réagir.
Le rendez-vous est donné pour le 9 avril, qui j'espère sera le plus grand rassemblement en faveur de notre cause nationale la plus prioritaire, à l'occasion de la fête des martyrs, on se battra pour vous, plus question de se taire et advienne que pourra !

Qu'ils répriment ! Qu'ils lâchent leurs sbires ! Tous les coups du monde ne sont rien face à l'injustice que vous vivez.
J'ai honte pour ma nation, pour la révolution qui a mangé ses enfants ! 

mardi 13 mars 2012

Amis blogueurs, notre liberté n'est pas dans les palais !

Moncef Marzouki a organisé au palais de Carthage  la commémoration de la disparition du premier martyr d'Internet en Tunisie, Zouhaïer Yahiaoui alias Ettounsi et a décrété cette date du 13 mars, journée nationale de la liberté d'Internet.

Personnellement, je dois beaucoup à TUNeZINE, à Takriz, à TunisNews, à RéveilTunisien et à Nawaat pour ne citer qu'eux, d'avoir réveillé en moi une "puberté politique" précoce, de m'avoir tenu au courant de ce qui se passait en Tunisie, lueurs dans l'opacité ambiante des médias contrôlés par la mafia au pouvoir.

Quand les gens installés en Tunisie avaient une diarrhée pour peu qu'ils toussaient en présence de la photo du président, Zou osait s'attaquer à l'empire. Il l'a payé de sa jeunesse, de sa liberté, de sa santé et de sa vie.
Il était chétif mais puissant. Il m'a appris que ta révolte ne sert à rien si tu la tais. Il m'a inculqué que les braves meurent au combat.
Je ne l'ai jamais connu autrement qu'à travers ses écrits mais il a toujours été là pour me donner des leçons posthumes d'abnégation et de témérité.

Grâce à des héros comme Ettounsi, des blogueurs comme moi sont invités aujourd'hui au palais de Carthage. Même si l'initiative est excellente et qu'elle était impensable avant le 14 janvier, j'ai du décliner l'invitation pour diverses raisons.

Pour commencer, Moncef Marzouki a complètement changé de discours au sujet de la censure d'Internet depuis les élections du 23 octobre.
Avant, il ne parlait que de "Liberté" et maintenant, il ne parle que de "Lignes rouges". Comment faire confiance à cet homme aux principes versatiles et aux positions imprévisible quand on sait aussi que même Ben Ali avait fait de 2009, l'année d'Internet mais ça ne l'avait pas empêché de tous nous censurer ?

Toute cette "mise en scène" autour de la liberté d'Internet, ce retour aux expressions d'avant 23 octobre, nous rappellent qu'il y a une échéance électorale qui n'est pas si lointaine que cela !
Moncef Marzouki a déclaré à maintes reprises qu'il avait "besoin de trois ans pour fonder des bases solides afin de faire renaître le pays" et aurait même déclaré à la directrice du FMI qu'il rêvait d'une présidence de trois ans !
Cette initiative s'inscrit donc, très probablement dans le cadre d'un coup de marketing politique pour faire monter sa cote de popularité à l'approche des élections.

Il faut savoir aussi que les rapports blogueurs/politiciens sont des rapports incestueux. Qu'un blogueur ait des convictions politiques, c'est bien entendu légitime mais qu'il utilise son blog pour cirer l'image d'un politicien ou servir ses intérêts en trompant délibérément son lectorat même s'il ne touche aucune contrepartie, c'est tout à fait immoral et contraire à toute déontologie ! D'autant plus que la plupart font croire à leurs lecteurs qu'ils sont indépendants. On a plusieurs exemples évidents dans la blogosphère tunisienne de "l'homme qui a dit non" aux pages vendues d'Ennahdha (si on peut les considérer comme des blogueurs) en passant par l'autre fille que vous reconnaîtrez...

Par ailleurs, amis blogueurs et internautes, sachez que nous sommes les seuls garants de la liberté de la toile ! Si vous croyez que c'est dans les palais que se trouve notre liberté, vous vous fourrez le doigt dans l'oeil ! A l'intérieur des palais, on vous apprend à devenir diplomate, à émousser vos plumes et à trop modérer vos propos. Restons authentiques et ne faisons pas le jeu de ces politiques qui ne voient en nous qu'un danger qu'ils cherchent à récupérer comme argument électoral. Si vous ne sentez pas l'arnaque, c'est que vous devez avoir le nez bouché.

Pour finir, repose en paix Ettounsi. D'aucuns parlent de ta "fin tragique", je pense plutôt que ce fut la consécration ultime du Très-Haut à ton militantisme. Tu es passé d'un héros à un symbole. Tu as peut-être disparu un certain 13 mars mais tu ne nous a jamais quittés.

dimanche 4 mars 2012

Vomissements incoercibles...



Cela fait une dizaine de jours que je vomis.
Je vomis à frôler la déshydratation.
Devant moi, une flaque de vomi, mélange harmonieux d'aliments digérés, de bile, de sentiments, d'étoiles filantes, de barques échouées dans des ports abandonnés. Devant moi, gisent mes rêves et mes entrailles.

Je vomis la révolution volée et votre sens inné de la demi-mesure, votre demi-engagement et vos demi-principes...

Je vomis votre simplisme, votre manichéisme, votre haine de la diversité et votre peur de la femme libre.

Je vomis vos transgressions des libertés individuelles et votre ignorance flagrante de la religion dont vous vous targuer d'être les remparts.

Je vomis votre médiocrité, votre hypocrisie, vos alliances incestueuses pour asseoir votre dictature et votre morale à la con que  vous prêchez ardemment mais que vous n'appliquez jamais !

Je vomis votre indifférence criminelle et votre résignation à relâcher vos muscles pour ne pas sentir de douleur quand on violera votre volonté et vos libertés chèrement acquises...

Je vomis l'injustice sociale, la cherté de la vie et les bandits en costard cravate.

Je vomis Rached Ghannouchi, sa légendaire dentition et son parti liberticide, dictatorial, salafiste et hypocrite !

Je vomis le CPR, Ettakattol et tous ces partis qui n'auraient jamais existé si seulement le ridicule tuait.
 
Je vomis mon dégoût d'avoir fait du mal à bon nombre de celles qui m'ont aimé, trop occupé avec mon semblant d'existentialisme et mes idées révolutionnaires venues d'un autre monde.

Je vomis vos barbes hirsutes et vos conceptions barbantes et moyenâgeuses.

Je vomis votre attitude indigne et révoltante vis à vis des blessés de la révolution et des familles des martyrs.

Je vomis votre putain de syndrome de Stockholm qu'on est obligé d'endurer. Tenus de respecter cette ombre de légitimité qui a fait de vous des apprentis Ben Ali avec une bénédiction divine et populaire.

Je vomis le peuple en qui j'ai toujours cru et en qui j'ai toujours  foi. Je le vomis parce qu'il me dérange, parce qu'il me ressemble, parce qu'il me rappelle à quel point sommes-nous déjantés et justes bons à être hospitalisés en masse dans un asile psychiatrique.

Je vomis la pleine lune qui ne veut plus rien dire pour moi. Je vomis les relations humaines beaucoup trop complexes, finalement.

Je vomis votre amateurisme, votre incompétence et votre rationalisme morbide qui vous permet de trouver que le copinage et le népotisme sont des activités presque nobles !

Je nous vomis, je me vomis. Et comment ne pas l'être dans ce contexte déroutant, dans ce pays devenu dégoûtant.

Ce fut la note optimiste du jour...