Quelques photos de la Manifestation contre la violence organisée à Tunis le 22 Octobre 2012;
بعض الصورمن مظاهرة ضد العنف نظّمت في تونس يوم 22أكتوبر 2012
Some photos from a demonstration against violence oragnized in Tunis on October 22nd , 2012;
A Tunisian Girl /بنيّة تونسية
lundi 22 octobre 2012
dimanche 21 octobre 2012
WILL THE WOUNDS HEAL IN AL OMRANE? "Tunisians feel that the government has betrayed them. Their dreams and hopes have been stolen"
During the last months, social protests, denouncing the incompetence of the Tunisian transitional government, have proliferated and extended to several areas of the country. Different regions of Tunisia witnessed unrest as many Tunisians feel that the government has betrayed them. Their dreams and hopes have been stolen. Their sacrifices have been lost. However, the worst are their living conditions.
Read the whole text : here
dimanche 14 octobre 2012
Liberté de Presse en Danger : Grève de la Faim à Essabah et Procés contre un Journal à Djerba
Je rentrais de Cagliari . Heureuse des débats auxquels j'ai participé avec un groupe de jeunes intéressés par leur dimension méditerranéenne et par l'Afrique.
A l'aéroport mon père et deux amis ( dont l'un des blessés de la révolution) m'attendaient pour me conduire à Dar Essabah ... Émue de voir Sami Taheri -syndicaliste de renom et professeur universitaire- venu à la rescousse des grévistes de la faim. Émue de la détermination du personnel de Dar Essaba-toutes catégories professionnelles comprises- à défendre leurs droits, l'indépendance de leur institution et la liberté d'expression. Émue d'entendre des journalistes me demander de les soutenir encore plus...Émue jusqu'à en avoir les larmes aux yeux et la gorge nouée...
De là, on a fait un petit saut pour souhaiter les Maala pour le mariage de Taieb. Furtivement.
Sur le chemin de retour à la maison, j'étais pressée de me replonger dans l'ambiance tant "chantée" par Paul Klee d'Ezzahra et de de retrouver mes chats.
Et c'est alors que papa n'a trouvé mieux que de m’asséner un coup de massue sur la tête : "Le mensuel "Al Jazira" qui parait à Djerba depuis 1980 risque de clamser"prononce-t-il avec beaucoup de difficulté et de façon soudaine.
Comme Ezzahra, Jerba fait partie de mon être. Car terre natale de mes parents qui tiennent à y aller tous les ans. Et à plusieurs reprises. Et Al Jazira- pour moi- fait grandement partie de l'ambiance, du charme etd es particularités de Jerba.
C'est entre autres en lisant régulièrement ce mensuel- dans lequel papa publie depuis plus de deux décennies- que je me suis familiarisée avec les notions de préservation du patrimoine naturel , historique et culturel ... C'est d'abord en suivant les pas de papa parmi les vestiges archéologiques de Djerba plus que méconnues et difficilement repérables que je me suis entichée d'histoire et que je me suis intéressée aux racines si diverses te si complémentaires de mon Moi profond... C'est en me querellant de temps à autre avec papa à propos d'Al Jazira parce qu'un article de lui était publié sur un numéro qui me paraissait trop dévoué au pouvoir en place ou qui comportait un éditorial "trop lèche-cul", que j'ai su ce qui étaient des notions comme " ne pas céder des espaces, plutôt en gagner", "tolérer les différences , la diversité et même des fois ... les conneries...", "toujours tendre vers le mieux mais n gardant pieds dans la réalité réelle..."
Et c'est "Al Jazira" qui a publié le premier article que j'ai écrit alors que j'étais encore collégienne.
Dans mon esprit et, mieux, dans mon vécu "Al Jazira", est ce canard qui a fini par devenir le lieu de rencontre de tous les Djerbiens quel que soit le lieu de résidence et de tous les amoureux de Djerba. Il est aussi cette feuille qui a fourni une tribune à des voix parfois si dissonantes, qui -en des temps pendant lesquels il était plus que difficile de s'exprimer- s'est faite porte-parole des écologiste, des amis du patrimoine, des quelques associations indépendantes, des historiens, géographes et urbanistes non conformistes.
"Al Jazira" est donc menacé de péricliter, de disparaître, de ne plus exister.
"Al Jazira" ne trouve plus de publicité. Les autorités publiques ne lui octroient plus d'annonces que parcimonieusement. Les privés, de leur part, se font de plus en plus avares du fait de leur situation.
Les autorités locales te régionales sont inscrits aux abonnés absents.
Certains des quelques mécènes qui aidaient le mensuel parce qu'il" s'ouvrait à des voix non officielles" voudraient maintenant l’accaparer par leur ligne, leur idéologie ou la mouvance à laquelle ils adhèrent.
Cette situation dure depuis bienot deux ans.
Mais comme un malheur ne vient jamais tout seul.
Voilà qu'"Al Jazira" est aujourd'hui menacé d’être mené devant les tribunaux ...
Et par qui s'il vous plaît?
Par la commune de Midoun. Ou précisément par la Délégation Spéciale qui a été désignée par les autorités pour la gérer.
En effet, "al Jazira" a bien été convoqué par la Garde Nationale pour répondre à une plainte en diffamation déposée contre elle par la dite délégation spéciale et pourquoi, s'il vous plaît.
Eh bien! C'est parce que Helmi Jariri ( journaliste en herbe et fils du fondateur et rédacteur en chef, Lotfi Jeriri) a osé dire dans un article publié dans le numéro d’août que Midoun a beaucoup souffert d'un plan d'aménagement dépassé, de pratiques frauduleuses d'octroi d'autorisations et de permis, et s'est demandé si certaines de ces pratiques ne se perpétuent-elles pas?
Initiative malheureuse ou démarche mal intentionnée de mise au pas ? Le résultat étant le meme dans les deux cas , la réponse importe peu .
Mais c'est à nous tous de nous mobiliser.
mercredi 10 octobre 2012
Manifestation de Fourgonnettes !
Inscris !
En tête du premier feuillet
Que je n'ai pas de haine pour les hommes
Que je n'assaille personne mais que
Si j'ai faim
Je mange la chair de mon Usurpateur
Gare ! Gare ! Gare
À ma fureur ! Mahmoud Darwiche.
En tête du premier feuillet
Que je n'ai pas de haine pour les hommes
Que je n'assaille personne mais que
Si j'ai faim
Je mange la chair de mon Usurpateur
Gare ! Gare ! Gare
À ma fureur ! Mahmoud Darwiche.
Je me rappelle de ces vers chaque fois ou je suis abordée par des gens qui n'apprécient pas mon soutien aux habitants des régions marginalisées par les gouvernements et les rois qui se succèdent sur le trône de la Tunisie, quand il s'agit de leurs arrestation ou de l'emploi de violence policière à leur encontre et quand ils expriment leur colère ou protestent pour réclamer des solutions à leurs problèmes sociaux et économiques.
Dernièrement des personnes m'ont accusé d'anarchisme et de folie parce que je me suis mise du coté des habitants de Menzel Bouzayene et Al Omrane quand ils ont été sauvagement agressés par les forces de l'ordre suite à des actions protestataires qu'ils ont entrepris pour dénoncer le silence du gouvernement face à leurs multiples problèmes.
En effet, les habitants de Menzel Bouzayene et Al Omrane ont protesté pacifiquement pendant des jours et des jours mais révoltés par le silence des officiels, ils ont décidé de couper la route non pas en mettant des obstacles mais en l'occupant.
En réponse, nos politiciens au pouvoir, insoucieux de leurs citoyens et de leurs problèmes ont déployé les forces de l'ordre dans la région; des raids sur les maisons, utilisation de bombes lacrymogènes et de matraques, agressions, arrestations etc...Ils ont semé la terreur au lieu de trouver des solutions ou de privilégié le dialogue.
Ce soir si je raconte cette histoire c'est parce que j'ai été témoin d'une manifestation bien particulière dans la ville de Strasbourg: des conducteurs enragés de fourgonnettes blanches ont coupé un carrefour dont l'emplacement est stratégique. Cela s'est passé à l'heure du pointe.Cela a engendré le blocage de la circulation des voitures et du tramway. Quand j'ai vu le nombre de voitures de police qui arrivaient, j'ai oublié pour un instant que je n'étais pas dans mon pays et je croyais que ça allait dégénérer et j'attendais les bombes lacrymogènes mais rien de cela n'a eu lieu.
Les policiers ont longuement et calmement discuté avec les manifestants et ont fini par les convaincre de quitter les lieux et tout est rentré dans l'ordre.
Personnellement, je pense que chaque personne a le droit de s'exprimer et de protester de la manière qu'elle le veut et même si cette personne est fautive ce n'est pas en la réprimant qu'on va résoudre le problème ou la faire changer d'avis. De plus, je veux dire à tous ceux qui se la jouent patriotes et qui qualifient les manifestants de bandits et d'anarchistes et nous répètent en boucle : "l’intérêt du pays passe avant tout" : L’intérêt du pays est dans l’intérêt de ces citoyens. Arrêtez d’être égoïstes et pensez un peu aux gens qui ne trouvent pas de quoi manger... Essayez de vous mettre à leur place.Imaginez vous sans le sou face à des enfants qui ont faim...
Je veux conclure par leur dire que des grèves et des manifestations sont organisées même dans les pays les plus développés du monde et ce n'est pas parce qu'on proteste qu'on est un bandit ou non patriote.
lundi 8 octobre 2012
موقفي من جوائز تونيزيانا
علمت بمحض صدفة أنّ شركة تونيزيانا قد وضعت قائمة من المدوّنين يتمّ اختيارأحدهم أو بعضهم بواسطة التصويت و بالاعتماد على لجنة تحكيم
كما علمت انّ اسمي مضمّن ضمن هذه القائمة,
و عليه يهمّني أن أوضّح ما يلي :
لا علاقة لي لا من قريب و لا من بعيد بالقائمة المشار اليها, و انّني لاستنكر تعمّد الشركة ادراج اسمي ضمنها دون استشارتي و الحصول على موافقتي.
بالاطلاّع على قائمة المرشّحين أجد لزاما عليّ أن أنبّه الى أنّ عديد الأسماء المضمّنة بها لا علاقة لها بالتدوين و بصحافة المواطنة , وأنّ بعض الاسماء لا علاقة لها بالنشاط المدني و الحقوقي بل و منها من كانوا اتباعا بل أبواقا للنظام الذي خلع رأسه
الشركة التي وضعت القائمة و أقرّت الجائزة هي في نظري من المؤسسات التي يجمع الناس و العارفون على أنّها تشكّلت على أساس المحاباة و الزبونية و عدم احترام الحقوق العامّة و أنّها تمثّل أحد الرموز الاساسية للفساد المالي و الاداري و السياسي الذي و سم عهد المنخلع ... كما أنّ وضعيتها الحالية الاحقة ل14 جانفي 2012ـ مازالت تتسمّ بالضبابية و يصنّفها البعض على أنّها واحدة من المؤسسات التي يطبع التصرّف فيها انعدام الشفافية
.
, و بالنظر لما أسلفته , و لانّني أرفض فضا باتا خلط اسمي مع أسماء لا يليق بي أن أخلط معها و لأنّي لا أقبل أن تستغلّني الشركة المعنية في اشهارها أو لتلميع صورتها و تنقية سمعتها فانّني أطالب الشركة بفسخ اسمي من قائمتها و الاعلان على أنّ ذلك تمّ بطلب منّي و أحتفظ بجميع حقوقي في مقاضاتها ان لزم الامر
هذا وقد عبّرت المدوّنة فاطمة الرياحي عن تبنّيها لموقفي و طلبت منّي اضافة اسمها الى هذا النص.
هذا وقد عبّرت المدوّنة فاطمة الرياحي عن تبنّيها لموقفي و طلبت منّي اضافة اسمها الى هذا النص.
jeudi 4 octobre 2012
Vive la Femme Tunisienne !
Ce matin en m’arrêtant dans une station service sur l'Autoroute A1, j'ai eu l'agréable surprise d’être accueillie par deux jeunes femmes souriantes qui orientaient les arrivants . On pouvait sentir leur dévotion,enthousiasme et sérieux. On ne pouvait que être charmés et par leur sourire et par leur accueil chaleureux dans un pays ou les services souffrent de plus en plus de la nonchalance.J'étais vraiment enchantée surtout que ce genre de service est dans nos traditions et société réputé être réservé aux hommes.
mardi 2 octobre 2012
L’Habitat, le Logement et la Planification territoriale et urbaine en Tunisie : Impressions et Réflexions d’une citoyenne ordinaire. Présentation ppour la Journée Mondiale de l 'Habitat à Oslo
Mesdames, Messieurs
Permettez-moi tout
d’abord de préciser que ma formation n’est pas faite pour que je puisse parler aisément
de thèmes comme l’habitat, le logement ou l’aménagement du territoire et la
planification urbaine.
C’est d’ailleurs pour
cela que j’ai beaucoup hésité à donner mon accord pour participer à votre
évènement. Mais que puis-je faire, sinon répondre positivement, quand les
organisateurs si gentils insistent pour que je participe et devant l’attrait et
le charme qu’exerce sur moi votre pays depuis que je l’ai connu.
N’étant donc pas du
domaine, j’ai opté pour une intervention plutôt impressionniste d’une citoyenne
tunisienne décidée à assumer et à assurer malgré tous les vents contraires sa
citoyenneté en obligations et en devoirs.
C’est pour cela que
vous n’allez pas m’entendre vous asséner des données chiffrées, des
statistiques ou des références à des textes de loi ou de procédures.
Par contre j’aurai bien
aimé vous présenter des photos et des images pour mieux vous rapprocher de la
réalité vécue et visible. Sauf que mes autres engagements-notamment mon travail
premier comme assistante universitaire - ne m’ont laissé aucun répit
pour mettre en ordre et à jour ma photothèque idoine.
Mon père- qui m’a
beaucoup aidé dans mes constats et réflexions sur les thèmes de notre débat, du
fait qu’il a travaillé dans le domaine de la réhabilitation et la
rénovation urbaines (urban upgrading and renewal) m’a raconté les
deux anecdotes suivantes que j’ai trouvées beaucoup éloquentes et que je vous
raconte en guise d’entrée en matière :
La première
anecdote :
Un ami à mon père
mi-étudiant-mi diplômé au chômage ayant des difficultés à trouver un abri
permanent et trop pudique pour aller quêter une aide en la matière
auprès de ses amis et connaissances avait l’habitude, d’aller chaque fois il
était sans toit se poster sur les marches du Théâtre Municipal (marches
devenues mythiques avec la Révolution car devenues le point de ralliement le
plus évident de la plupart des manifestations et des
mouvements du centre ville mais connues aussi et malheureusement
pour avoir été le lieu où ont été agressés nos artistes et nos intellectuels
par une horde de nouveaux apprentis-sorciers, à l’occasion de la
célébration de la Journée Mondiale du Théâtre 2012.)
Je disais donc
que notre ami allait se poster sur les marches exhibant à côté de lui ce qu’il
appelait « ma maison » : un petit sac dans lequel il rangeait
tout ce qu’il possédait comme vêtements et lingerie, dépassant de sa poche de
poitrine sa brosse à dents, et bien en évidence entre les mains avec la
couverture orientée de façon à être facilement lisible par le passants : le
livre de Friedrich ENGELS : « La question du Logement ».
Et notre ami aussi
patient qu’un pêcheur-attendait…
La deuxième
anecdote :
Procédant à une enquête
en milieu rural sur la question du logement et les conditions de
vie, étant voulue comme préliminaire pour un programme d’aide, mon
père a été surpris par un monsieur d’un certain âge, qui
refusa de répondre à ses questions et de lui permettre de remplir
ainsi la fiche préalablement préparée pour la cause, et qui lui réclama, au
contraire, en insistant auprès de lui pour qu’il transmette ses revendications
aux « plus hautes instances », voire au « Combattant
Suprême » lui –même ( on était au début des années 80 et
Bourguiba trônait encore), je disais donc que notre monsieur réclama
un montant d’argent assez élevé mais raisonnable quand-même, en
disant que c’était là son dû ou sa part de richesses nationales, qu’il tenait à
percevoir en liquide tout en s’engageant à ne plus rien réclamer à l’Etat, ni
pour lui , ni pour ses enfants.
Bien évidemment je n
‘ai raconté ces deux anecdotes que pour vous faire saisir mon état
d’esprit : l’état d’esprit qui a régné, qui règne toujours dans
mon pays…Esprit fait d’hégémonie de l ‘Etat, d’un pouvoir se prétendant, sans
en avoir réellement les moyens et les structures, capable de prendre en charge
tous les besoins et même la destinée de tout le peuple, et de gens qui ont fini
par s’imprégner d’une mentalité d’assistés… Mais aussi esprit fait de
revendication et de défense des droits…
Mesdames, Messieurs,
Quand les français ont
fini par accepter de rompre leur protectorat qu’ils avaient imposé à notre pays
la plupart des tunisiens se logeaient dans l’insalubrité : dans des
gourbis (petites pièces en torchi, argile et branchages) éparpillés dans les campagnes
et réunis en gourbivilles en marge des grandes cités.
Le départ des colons et
les premiers programmes de développement social des premières années de
l’indépendance ont permis aux tunisiens de voir leur conditions d’habitat
s’améliorer de façon évidente.
Mais dès les années
1970, et malgré une politique qui se voulait volontariste en la matière, la
Tunisie a commencé à vivre une crise en matière de logement. Crise qui s’est
traduite surtout par l’apparition de quartiers d’habitat dit anarchique ou
spontané ou –bizarrement- populaire dont la caractéristique essentielle était
l’absence des infrastructures et équipements de base.
Dés les premières
années 1980 l’état s’est lourdement engagé en matière de réhabilitation
(Upgrading) de cet habitat et aussi-mais beaucoup moins-en matière de
rénovation des centres villes anciens
qui ont vu leur situation se dégrader avec le temps et le chargement de
populations.
Par le recours à des
programmes tant officiels et faisant partie du budget de l’Etat que
para-officiels et dits « présidentiels » et de solidarité, mais –soit-il
dit- tous fortement encouragés par les bailleurs de fonds et notamment par la Banque Mondiale ainsi que
par les instances internationales spécialisées comme l’UNCHS dit « Habitat »,
il a été annoncé que notre pays ne comptera plus à l’orée du nouveau millénaire
de logements insalubres ou de quartiers démunis et que notre souci-en matière
d’habitat-sera désormais d’améliorer et d’embellir le cadre de vie.
Je crois que nous y
avons tous cru. En tout cas la plupart d’entre nous y ont cru.
Car les statistiques
étaient là : rigoureuses, sûres d’elles-mêmes et claires comme l’eau de
roche.
Vous prenez les données
relatives à la population-nombre de ménages et nombre de personnes par
ménages-vous prenez ensuite le parc logement existant… Vous divisez le deuxième
sur les premiers et vous…. trouvez que nous avons plus de logements que de
ménages. Vous prenez ensuite les conditions et modes d’habitat (facilités
disponibles, nombre de pièces, matériaux de construction utilisés, et aussi
statut d’occupation) et vous vous rendez-compte que nous bénéficions de
densités d’occupation respectables par logement et par pièce de logement, que
presque tout le monde dispose de l’électricité et que l’eau courante est
généralisée sur tout le milieu urbain et assez bien fournie à presque la moitié
des ruraux… et vous découvrez que la Tunisie est championne à l’échelle du
monde entier pour ce qui est du taux de propriété des logements…
Vous lisez les
documents officiels- ceux du gouvernement et des quelques associations plus ou
moins affidées au pouvoir mais aussi ceux des instances internationales et vous
vous sentez fier, détendue et tout sourires parce que vous réalisez que vous
êtes dans le « pays de la joie permanente », le pays qui a investi
dans l’homme et son bonheur, et que tout va bien.
Je ne vous cacherai pas
qu’on a été même jusqu’à voir un pays ami
de la Tunisie et voisin à vous –se désengager en matière d’aide et de
coopération dans le domaine de l’habitat faute de… « besoins » et
pour cause d’accomplissement total des objectifs.
En 2005 ou 2006
l’annonce des résultats du recensement population / logements a été deférée à
plusieurs reprises parce que-nous a-
t-on à l’époque
signifié le taux des logements rudimentaires ou insalubres dans le parc
immobilier devaient être vérifiés encore et encore. Du fait qu’il était encore
supérieur au taux décidé par son « Excellence le Président »
c'est-à-dire un taux nul et au taux indiqué par les réalisations en la matière.
Il me semble, qu’ont
avait à l’époque et pour des raisons évidentes oublié que la « vie est
toujours en marche » et qu’alors qu’on remplaçait des logements
rudimentaires existants d’autres du même genre
faisaient bien évidement apparition.
Mais il ya aussi
d’autres explications à cela.
Je vous en exposerai
certaines.
Les besoins dits à caractères social étant soit- disant pris
en charge par les pouvoirs publics, l’Etat ou ceux qui présidaient à se
destinée, se sont fait un grand plaisir
en démolissant peu à peu les institutions et établissements publics, en
ouvrant le secteur à des privés n’ayant ni les qualités requises pour un
investisseur ni la compétence et dont le seul souci était de s’enrichir le plus
possible et rapidement. En moins d’une quinquennat
le nombre de promoteurs immobiliers privés est passé de quelques unités à près
de 1500.
Et on découvrira plus
tard qu’il ne s’agit de fait que de quelques dizaines d’individus disposant de
plusieurs sociétés chacun. Pour des raisons de détournement de fonds, de fraude
fiscale et d’accès injustifié aux financements bancaires et aux incitations de
l’Etat.
L’Etat s’est aussi
désengagé pour ce qui est « maîtrise foncière ». Avant les prix des
terrains étaient plus ou moins régulés
par l’octroi, à des prix modiques ou même symboliques, de terrains domaniaux au
projets d’habitat social ou économique,
par les mécanismes d’échange ou même d’expropriation, par la fiscalité et par
l’intervention d’établissement publics dans le financement, le lotissement, et
la construction… les prix du foncier ont donc flambés… Multipliés par 2, puis
par 10 puis par 100 et plus … La qualité du bâti, c’est indiscutable s’est
beaucoup améliorée. Mais les prix sont devenus inabordables pour la majorité
des familles . Surtout celles faisant partie des classes moyennes.
L’Anarchie qui était la
particularité des quartiers dits populaires édifiés en dehors de toute
légalité, en marge des périmètres des plans d’aménagement ou sans respect des règlements
d’urbanisme, s’est petit-à-petit étendue à tout le milieu urbain.
Le népotisme, la
corruption, le musellement de la liberté d’expression, les réseaux d’influence
ont vite fait de dompter la planification spatiale et urbaine. Il suffisait que
vous soyez en mesure de payer , que vous soyez bien introduit de
« relations » , importantes soit en contact direct avec le
« Patron » lui-même, soit du
moins avec la « Famille régnante pour que vous puissiez construire à votre
guise.
D’un coup de stylo
magique, la vocation d’utilisation change : l’inconstructible devient
résidentiel, … les règlements relatifs à l’occupation du sol et aux niveaux ou
à la surface constructibles est multipliée… les immeubles bien situés quoique
revêtant un caractère patrimonial évident, sont démolis pour faire place nette à
des immeubles dont le seul objectif est le gain rapide et démesuré et qui
nuisent souvent en paysage urbain.
Tant de nos quartiers
de villes, tant de nos villages plus charmants les uns que les autres malgré
leur différences, ont-ils été ainsi défigurés ou balafrés pour toujours.
Puis la révolution
vint…
Tout d’abord certaines régions de l’intérieur du pays
grondèrent… Puis les quartiers périphériques du Grands-Tunis et de Sfax et
d’autres villes laisseront libre cours à leurs colère, et des jeunes et moins
jeunes de toutes les classes et de tous les lieux se rallièrent au mouvement…
Le Roi s’est précipité vers son avion et soudain non pas le Roi mais la réalité
de notre pays s’est révélée à nous dans la clarté : nue, honteuse et
difficile à gérer.
Pour ce qui est de notre thème d’aujourd’hui, cela
peut être rapidement brossé ainsi :
-
des quartiers
populaires, des villages, villes et même des régions entières étaient-contrairement
à ce qu’on nous a fait admettre-abandonnés à leur triste sort : ni
programmes de développement, ni efforts d’encadrement social, fonds et aides
détournés –un schéma d’aménagement du territoire injuste favorisant encore plus
les régions développées et maintenant les régions et
zones défavorisées dans le rôle de pourvoyeur en matières premières et en
main-d’œuvre non qualifiée ;
- des biens publics naturels, fonciers et
financiers et autres détournés, spoliés et surexploités, alors qu’on nous
servait à longueur de journées des discours flamboyants sur le respect de l’environnement
et la durabilité du développement ;
- des familles sens ressources, entassées dans un
habitat souvent mal desservi en équipements et un chômage endémique touchant
des centaines de milliers de jeunes gens dont plus du tiers de diplômés n’ayant pu terminer leur études
que grâce aux lourds sacrifices de leur familles qui en faisaient un
investissement pour l’avenir ;
- des projets et programmes qui n’étaient que des
coquilles vides ont des paravents. Et des structures, institutions et
organismes dont les communes, entièrement dominés, domptés et consacrés au
quadrillage de la population et pour servir des intérêts douteux…
La révolution éclata… la réalité se révéla à
nous. Et nous, tunisiens, on s’est rendu soudain compte que nous ne nous
connaissions mutuellement point.
Et la aussi un autre mur, un autre rempart
croula.
Maintenant nous nous connaissons mieux, nous
nous intéressons beaucoup plus les uns aux autres, chacun parmi nous se voit
fier de l’autre, découvre, comme un enfant ….. d’autres gens, d’autres
territoires Et mesure combien nous avons tous été floués….
Maintenant nous ne
reconnaissons plus les structures et institutions de l’Etat qui nous ont
trompés. Nous avons évincé les conseils municipaux qui ne nous représentaient
pas du tout et nous ignorons les conseils provisoires qui les ont remplacés en
dehors de toute participation dans leur choix de notre part. Maintenant nous
osons vérifier, contrôler, croiser les données, enquêter, interroger, créer des
associations, se donner pour l’intérêt général, refuser tout diktat et toute
oligarchie…Maintenant nous avons suffisamment de courage pour nous remettre en
question et pour mettre en doute nos gouvernants.
La révolution éclata, s’est
plutôt mise en branle et est entrain de perdurer malgré ses reflux et la
pugnacité de ceux qui nous ont ravi le pouvoir.
En matière de maîtrise
spatiale cela s’est traduit par la reconquête- bon gré malgré- des espaces
publics : des places, placettes, avenues, centres-villes, par
l’investissement de lieux qui sont les nôtres à tous mais dont nous étions
privés, par l’appropriation des murs par nos peintres, tagueurs et jeunes en
mal d’expression. Et cela est prometteur pour nos lendemains. A condition que l’on
puisse résister à ces nouveaux apprentis-sorciers qui voudraient nous renvoyer
à des temps d’obscurantisme et de négation de l’intelligence humaine.
Sur le
plan urbain, tout le monde en profite. De façon scandaleuse et irrécupérable –
Tout le monde construit. En dehors de toute légalité. Sans aucun respect pour
la réglementation urbaine et de construction.
Cela se fait par des gens qui
ont un besoin impératif pour se loger,
ils le font de façon anarchique, et sans considération ni pour la nature et la vocation
des terrains, ni pour les dangers
encourus pour ce qui est des inondations par exemple. Leur constructions
sont faites à la va-vite, elles sont souvent laides et taciturnes.
Mais comme il s’agit de gens
qui essaient de parer au plus urgent, de gens
démunis, de gens qui réagissent à des décennies entières de privations,
je ne peux que leur trouver des excuses, des alibis et souhaiter que notre pays
aura dans l’avenir l’intelligence, la possibilité et les moyens d’améliorer ce
qui doit être amélioré.
Toutefois ces gens ne sont
pas seuls à profiter de la déliquescence de l’appareil de l’état, de
l’incompétence de ceux qui nous gouvernent et du relâchement de nos structures
de contrôle.
Au contraire….
D’autres profitent de la
situation, pour lotir là ou on ne peut lotir. Pour faire une extension qui ne
devrait pas se faire. Au dépens du jardin, des spécificités architecturales, du
confort visuel ou thermique du voisin, d’un espace public (un espace vert, un trottoir
ou même la voirie...)
Des enragés sortant de nulle
part et prônant le retour à des sources qui ne sont certainement pas perçues de
la même façon par tout le monde, sont allés jusqu’à investir des lieux de culte
pour s’y installer avec femmes et enfants et pour les transformer en lieux
d’embrigadement, d’entrainement et de propagande. Certains parmi eux ont été
jusqu’à démolir, maltraiter ou défigurer
des monuments historiques pour la simple raison qu’ils leur ont semblés
ne pas correspondre aux normes, leurs
normes. A eux .
C’est là le tableau que j’ai
pu rapidement brosser à partir de mes constats visuels rendus possibles du fait
de mes pérégrinations incessantes à travers mon pays, de mes lectures et de mes
discussions avec PAPA qui m’a toujours incité à m’intéresser à tout.
J’espère que chacun d’entre
vous à pu y trouver quelque chose qui réponde à sa curiosité ou à ses centres
d’intérêt.
Et pour terminer
permettez-moi de revenir à mes deux anecdotes. Pour dire que la « question
du logement » est encore cruciale dans mon pays, et que ce ne sont pas les
30 000 unités dont la construction en deux ans a été programmée par le
gouvernement provisoire qui vont y apporter la réponse adéquate.
Surtout qu’un lever de
boucliers a été entamé par nos architectes, bureaux d’études et ingénieurs
dénonçant les procédures d’octroi du marché entachées pour le moins de manque
de transparence, mais aussi les matériaux et les méthodes retenus pour la construction.
Alors ne voudrait-il pas
mieux procéder, comme l’a demandé le monsieur de la deuxième anecdote : en
distribuant plutôt l’enveloppe
financière réservée à ce programme aux
bénéficiaires potentiels pour qu’ils
procèdent à l’édification de leurs logements. EN AUTOCONSTRUCTION
Merci
pour votre patience.
Habitat, Housing & Territorial and Urban Planning in Tunisia: impressions and thoughts of an ordinary citizen.Text for the World Habitat Day in Oslo
First allow
me to point out that I'm not a specialist when it comes to habitat,
housing or spatial planning. That's actually the reason why I hesitated
when I was invited to this event. But I couldn't help but answer yes
when the kind organisers insisted on having me and also because your
country had been appealing to me ever since I came here for the
first time.
Ladies and Gentlemen
As I'm not
an expert, I've decided to go for an impressionist approach, as a tunisian
citizen determined to accept and carry out the obligations and duties
of her citizenship despite all headwinds.
Therefore
you won't hear me declaim numbers, statistics or references to legislations
or procedures.
However
I wish I could have shown you photos and images to show you what the
reality is like. But my other commitments, in particular my position
at the University of Tunis, didn't give any break and I've been unable
to update an appropriate picture library.
My father,
who's always been helping me a lot in my observations and studies on
the topic we're talking about, worked in urban upgrading and renewal
and told me two anecdotes which speak for themselves and that I would
like to use as an introduction.
Here's the
first anecdote:
A friend
of my father, half way through his studies, was unemployed and had a
hard time finding a place to live. He was too modest to ask for help
and, whenever he didn't have a place to stay, he would sit on the stairs
of the municipal theater.
The stairs
of the municipal theater have become a symbol of the Revolution as they
were the meeting point for many manifestations and protests taking place
in the city center. This is also where many artists and intellectuals
were attacked on World Theater Day (March 2012)
So this
friend sat on the stairs of the municipal theater, exposing what he
called "my home": a bag where he kept all of his belongings:
clothes, underwear's. He had his tooth brush in his shirt's pocket and
he held a book, making sure all passers-by could easily read the title.
It was Friedrich Engels's book: The Housing Question (1873)
And our
friend would sit there, as patient as a fisherman…
Here's the
second anecdote:
My father
was conducting a survey in the countryside about housing and living
conditions. The survey was compulsory in preparation for an aid program.
My father was very surprised by an older man who refused to answer the
survey and asked him, instead, to pass on his demands to the authorities
and if possible to the Supreme Fighter, the president Bourguiba himself.
This man also asked for money, saying he was only claiming his due or
rather his share of the national wealth and that he would never ask
for anything else ever again.
The reason
why I told you these two anecdotes is to give you an idea of my state
of mind and the state of mind in my country. It's made of the supremacy
of the State, of a power which pretends to be able to answer all needs
and take care of the destiny of the people - even though it can't afford
it. This led to the creation of what we call a mentality of assisted
people.
When France
finally put an end to the protectorate it had imposed in Tunisia, most
Tunisians lived in misery and insalubrity, in slums (houses made of
cob, clay and branches), spread through the countryside or gathered
in slums outside big cities.
The departure
of the colonists and the first social programs after Tunisia became
independent improved living conditions manifestly.
But in the
seventies, despite voluntarist politics, Tunisia saw a housing crisis
emerging. This crisis showed in spontaneous and anarchist housing which
had no infrastructures, no facilities.
When came
the eighties, the government got involved in upgrading these neighborhoods
but also on a smaller scale, in renovating the old city centers which
had been damaged through time.
Through
official programs, part of the national budget, and through semi-public
or solidarity programs, with the support of the World Bank and the UNCHS 'United Nations
Centre for Human Settlements' aka Habitat, it was announced that our country would
have any insanitary housing or impoverished neighborhood by the start
of the new millennium. From then on, our main focus would be improving
and embellishing our living.
I think we all believed in these announcements. Most of us, for sure,
believed in them.
Statistics were there: meticulous, confident and crystal clear.
You take the statistics of a certain group, number of households and
number of people per household, and compare it with the existing real
estate and find out that there is more housing than households.
Then you take housing conditions: facilities available, number of
rooms, construction materials - and you realize that we enjoy a good
density of population, that almost everyone has electricity at home,
that most of the urban population and half of the rural population has
running water - and you find out that Tunisia is a world champion when
it comes to property rate.
You can read official documents - both from the government, attached
organizations and international organizations, and you feel proud, relaxed
and all smiles because you realize you're living in a country of permanent
joy, a country investing in his people and their happiness and that
everything is just fine.
We even saw a neighbor country, withdrawing from Tunisia, ceasing
all aid programs, because all goals had been accomplished and there
were no needs left.
In 2005/ 2006, the publication of a new national census kept on being
postponed and the results when it came to insanitary or undeveloped
housing, kept on being re-evaluated as they didn't match the rate the
president had decided, a rate close to zero.
It looks like, we had forgotten then that life is constantly on the
move and that while we got rid of undeveloped housing, new ones kept
appearing. But there were a few other explanations.
Let me give you a few examples.
All social needs were said to be taken care of by the authorities
and the State took delight in getting rid of institutions and public
organizations, opening this sector to private companies which didn't
have neither the qualifications nor the skills but only the will to
make money. In less than five years, the number of private property
developers went from a handful to nearly 1500.
And we found out later that it actually was only a few individuals,
each of them using several companies simultaneously for misappropriation
of funds, tax fraud and illicit and unjustified access to public financings.
The State
pulled out from land control. Previously, plots of land were regulated
through granting state-owned plots to social housing, through exchanges
or expropriation, through taxation or involvement on different stages
such a financing, construction…
But of course, real estate prices went up, first twice as expensive
and then ten times more expensive and then hundred times more expensive…
The quality, however, didn't improve much and is questionable. It became
prohibitively priced for most families, especially in the middle class.
The anarchy that was typical of working-class neighborhoods, built
outside the legal frame, outside the city plan, outside urban regulations,
slowly spread over the entire urban environment.
Nepotism, corruption, restrictions of freedom of speech and influence
networks quickly overcame urban planning. As long as you could pay,
as long as you were introduced by the right person, you could
build as you liked.
With a magic pen, the use purpose could go from unconstructible to
residential; regulations relating to occupation surfaces and building
lands was increased. Well-located buildings were demolished even though
they belonged to a historical heritage, with for the sole purpose of
quickly making money. Many of our neighborhoods, many of our lovely
villages, became mutilated and slashed forever.
And then the revolution came.
First, some areas inland started to rumble and then the outlying neighborhoods
around Tunis and Sfax and a few other cities let their anger show and
people of all ages and all background joined the protest. The King immediately
rushed to his plane and left and without him, the reality of our country
appeared to us: naked, ashamed and difficult to manage.
When it comes to the topic we're discussing today, it can be described
as follow :
- Working-class districts, villages, cities and even entire districts
were, contrary to what we were made to think, abandoned to their fate.
There were hardly any urban program, social supervision or fundings.
An unfair planning scheme promoted developed areas and kept disadvantaged
ones as suppliers of raw materials and unqualified labour.
- National resources, public properties and funds were misappropriated,
stolen and exploited while we were constantly told about environmental
conservation and sustainable development.
- Families without means of support were packed in badly-served districts
and endemic unemployment affected hundreds of thousands of young people.
A third of them could complete their university degree only after their
families sacrificied much as an investment for the future.
- Some programs were nothing but empty shells or screens with nothing
behind. Some other institutions or organisations were meant to watch
and control districts and to serve shady interests.
The revolution broke out and the reality appeared before us. And we,
Tunisians, we realized that we didn't know each other. And another wall
collapsed.
Now we know each other better than before, we are more interested
in each other, each of us can be proud of his fellow countrymen and
discovers, as a child, other people, other districts, and realized how
deceived we were.
Now we don't recognize any longer the State infrastructures and organizations
we were fooled by. We unseated the municipal councils that weren't represented
us at all and we're ignoring the temporary councils which replaced them
without our consent. Now we dare to check, control, cross-check data,
investigate, ask, create our own associations, devote ourselves for
the general interest and refuse any diktat or oligarchy. Now we're courageous
enough to question ourselves and to call out government into
question.
The revolution broke out or rather, the revolution was set in motion
and still is in motion despite ups and downs and despite the fighting
spirit of those who took the power from us.
On a spatial level, this can be seen by winning back public spaces:
squares, avenues, city centers,
by taking over places which are ours but which had been taken away
from us,
by seizing walls and giving them to painters, graffiti artists and
young people looking for a way to express themselves. And this is promising
for the future.
On one condition: resisting against those who want to take us back
to dark times of obscurantism and to deny us human intelligence.
On an urban level, everyone is taking advantage of the situation.
It's both outrageous and beyond repair but everyone's building, in breach
of the law, without any respect for urban and building regulations.
But these people have to have a place to live and they're creating
it from scratch, in total chaos, without taking into consideration the
environment, the nature of the grounds or the possible risks of
building in an area liable to flooding for instance. These constructions
are set up in a rush, they're ugly and shabby.
These people are trying to deal with the most urgent matters first.
They're helpless and they're reacting against decades of deprivations.
I can't help but find them excuses. And I hope that in the future we'll
be have the intelligence and the possibility to improve everything that
needs to be improved.
However, these people are not the only ones taking advantage of the
decline of the State, of the incompetence of the governments and of
the loosening of the structures that usually control us.
Quite the contrary.
Others take advantage of the situation, to allot where it's not allowed,
to create an extension, at the expense of gardens, at the expense of
architectural features, at the expense of visual or thermal comfort
of the neighbors, at the expense of public spaces such as parks, sidewalks…
Some fanatics came out of nowhere and advocated for a return to basics
that weren't interpreted the same way by everyone. They stretched
to taking over religious places and settled there with their wives and
children in order to turn them into new places of recruitment, training
and propaganda. Some of them even demolished, mistreated and mutilated
historic monuments, claiming they were non standards. Obviously not
their own standards.
This is a quick outline of the situation, based on my observations
through my constant travels across my country, my readings, my discussions
with my father who's always encouraged me to be interested in everything
that comes my way.
I hope that each of you found something of interest in this presentation,
depending on your curiosity or interests. To conclude, allow me to get
back to the two anecdotes I started with. The housing question is still
crucial and the 30.000 housing units the temporary government plans
on building won't be enough of an answer.
The outcry of our architects, study offices and engineers denounces
procedures that still lack transparency and criticize both the materials
and the methods chosen for these new constructions.
As the man of the second anecdote asked, wouldn't it be better to
distribute the content of the envelope of this program directly to the
recipients and let them build their houses themselves?
Thank you for your attention.
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